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    Toutes nous blessent, la dernière
    Nous tue, ayant enfin pitié
    Quand elle achève sans colère
    L’œuvre faite plus d’à moitié.

    Les autres, même la plus douce,
    Hélas ! nous usent lentement,
    Et chacune d’elle nous pousse
    Vers le funèbre monument.

    Funèbre ? non. Quelle caresse
    Vaut le sommeil sans lendemain ?
    Vienne l’heure, pâle...

  • L'ombre s'évapore
    Et déjà l'aurore
    De ses rayons dore,
    Les toits d'alentour,
    Les lampes pâlissent
    Les maisons blanchissent,
    Les marchés s'emplissent,
    Ou a vu le jour.

    De La Villette,
    Dans sa charrette,
    Suzon brouette
    Ses fleurs sur le quai :
    Et de Vincennes
    Gros-Pierre amène
    Ses fruits que traîne
    Un âne...

  • En tous lieux la foule
    Par torrents s'écoule ;
    L'un court, l'autre roule :
    Le jour baisse et fuit.
    Les affaires cessent;
    Les dîners se pressent,
    Les tables se dressent ;
    Il est bientôt nuit.

    Là, je devine
    Poularde fine,
    Et bécassine,
    Et dindon truffé ;
    Plus loin je hume
    Salé, légume,
    Cuits dans l'écume
    D...

  • Ah ! combien d'heures blondes
    Contient la grappe d'or
    De ce matin du monde
    Où ma lumière dort.

    Elles sont éternelles.
    Dans mon joyeux été,
    La plus brève d'entre elles
    Vaut une éternité.

    Regarde-moi, je penche
    Mon rêve sur tes yeux :
    Grappe et pampre, la branche
    Se mêle à tes cheveux.

    Chante ! et qu'il te...

  • Aumône au malandrin en chasse
    Mauvais oeil à l'oeil assassin !
    Fer contre fer au spadassin !
    - Mon âme n'est pas en état de grâce ! -

    Je suis le fou de Pampelune,
    J'ai peur du rire de la Lune,
    Cafarde, avec son crêpe noir...
    Horreur ! tout est donc sous un éteignoir.

    J'entends comme un bruit de crécelle...
    C'est la male heure qui m'...

  • Hier après dîner, trois heures environ,
    Je surpris en dormant dans sa chambre m'amie.
    La perleuse sueur de sa face endormie
    Allait le long du sein roulante en son giron.

    Cupidon l'éventait avec son aileron,
    Son sein et sa poitrine était nue à demie,
    Tellement qu'on voyait sur sa glace affermie
    Ainsi qu'un mont de lait son tétin ferme et rond....

  • L'ombre s'évapore,
    Et déjà l'aurore
    De ses rayons dore
    Les toits d'alentour ;
    Les lampes pâlissent,
    Les maisons blanchissent,
    Les marchés s'emplissent
    On a vu le jour.

    De la Villette,
    Dans sa charrette,
    Suzon brouette
    Ses fleurs sur le quai,
    Et de Vincenne
    Gros Pierre amène
    Ses fruits que traîne
    Un âne...

  • En tous lieux, la foule
    Par torrents s'écoule ;
    L'un court, l'autre roule ;
    Le jour baisse et fuit ;
    Les affaires cessent,
    Les dîners se pressent,
    Les tables se dressent,
    Il est bientôt nuit.

    Là, je devine
    Poularde fine
    Et bécassine
    Et dindon truffé ;
    Plus loin, je hume
    Salé, légume,
    Cuits dans l'écume
    D'un boeuf...

  • Conte les ans, les mois, les heures et les jours
    Et les points de ta vie, et me dis, malhabile,
    Où ils s'en sont allés : comme l'ombre fragile
    Ils se sont écoulés sans espoir de retour.

    Nous mourons et nos jours roulent d'un vite cours
    L'un l'autre se poussant comme l'onde labile*
    Qui ne retourne point, mais sa course mobile
    D'une même roideur...