Voyez dans l’île au loin ces blés jaunes, mouvants
Comme un lac d’or fondu sous la chaleur des vents ;
Chaque onde en est d’une autre avec lenteur suivie
Et la lourde moisson chante un hymne à la vie.
Ce spectacle est divin ! — Mais crois-moi cependant,
Suis la...

Poet: Jean Aicard

La roule est lente, hélas ! de la ville à la mer
Et la fatigue est prompte et le pain est amer
A qui le va gagner dans les cités avares.
Les poissons à présent, plus maigres et plus rares,

N’appesantissent plus ma nasse et mon filet
D’où jadis une proie abondante...

Par ma lèvre et mes doigts ardemment désirés,
O tout petits cheveux échappés et rebelles
Ébauchant sur son front des boucles naturelles
Qu’au flexible persil un Grec eût comparés !

Debout à son miroir, de sa main si légère
Elle prenait plaisir à vous friser encor,...

Un frémissement fier passe à travers les bois !

Sous la tiède clarté de la nuit pacifique
Le vieux peuple debout, dont les chênes sont rois,
Enfle son âme au vent de leur âme stoïque.

Et le siècle, le jour, l’heure, l’instant, le mois,
Unissent tout à coup dans un...

Poet: Léon Dierx

Allah lui parle :

La terre, l’Océan et le ciel sont mon corps ;
Je suis tous les vivants et je suis tous les morts ;
Le soleil, ce grand cœur brûlant, est mon cœur même ;...

Poet: Jean Lahor

Bien des astres pareils aux foyers palpitants,
Peut-être les plus beaux que chaque soir allume,
Dardent un jeune éclat jusque dans notre brume,
Qui sont des soleils morts, perdus depuis longtemps.

Ceints des tourbillons nés de leurs flammes fécondes,
Ils ont si...

Poet: Léon Dierx

Viens voir sur la colline, à l’heure où le jour fuit,
Les constellations éclore dans la nuit.
La campagne s’endort silencieuse. Écoute !…
Les rumeurs des pesants chariots sur la route
Vont s’éloignant toujours ; à peine, par moment,
Du fond de quelque ferme un...

L’infini m’a prise, ami, je suis morte ;
Je lègue mon ombre à tes bras déserts…
D’autres s’en iront frapper à ta porte ;
J’ai, comme un oiseau, pris la clef des airs.

Nos âmes, toujours, ne sont pas fidèles ;
J’avais le pied rose et l’œil andaloux,
J’ignorais...

En vain Midi sur les cieux
Tend ses lumineuses toiles ;
Je cherche toujours leurs yeux
Dans les couchants pleins d’étoiles.

A la première allumée
Sur le bord de l’horizon
Je donne en pleurant ton nom,
Ma première bien-aimée !

Le regard descend...

A l’ombre des forêts je suis rasséréné.
Oui, j’aime comme un fils ces vertes solitudes.
Là, des temps primitifs que vit mon humble aîné,
Je trouve l’innocence avec ses quiétudes.

Dans les bois je reprends d’antiques habitudes,
Tout un passé renaît en mon cœur...