L’aventurier, d’un sang plus pur qu’un sang royal,
Etant né de celui des belles républiques,
Appuie aux étriers d’airain ses pieds obliques,
Et, du bras gauche, enlève et retient son cheval.

II ouvre l’autre bras dans un geste loyal,
Ayant choisi, d’un cœur dévot à...

Il faudrait, pour quitter la ville, un vieux bateau,
Suivant l’eau lentement, sans voiles et sans rames ;
Sur des nuages blancs, aussi blancs que des femmes,
Le ciel d’été, l’azur étendrait son manteau.

Serré dans le granit comme dans un étau,
Le fleuve mord ses...

C’est par eau qu’il faut y venir.
La berge a peine à contenir
Le fouillis d’herbes et de branches,
Ce monde petit et charmant,

La grande roue en mouvement,
Les vannes et leurs ponts de planches.

Un bruit frais d’écluses et d’eau
Monte derrière le...

Les vieux maîtres anciens, sur la toile ou le fer,
Inscrivaient de leurs mains augustes et hautaines

Leur nom, pour qu’on le sût dans les races lointaines.
Signer leur œuvre était pour eux un souci cher.

D’autres, dont l’art moins haut n’a pas connu l’enfer
De l’...

La nuit avait semé ses nuages limpides
Tout autour de la lune, astre rêveur et blanc,
Qui, du ciel bleu foncé sur l'onde au pâle flanc,
Semblait faire pleuvoir l’argent en jets fluides.
 
La voile, au long du mât, pendait pleine de rides
Tant la brise était...

La haute cathédrale est grise, presque noire,
Et découpe un profil austère sur les cieux.
Une voix vague sort des blocs silencieux :
Dans leur langue gothique [2] ils nous disent de croire.

C’est le...

Sur le mur décrépit du cloître ancien et froid,
À droite, dans le fond de la salle où l’on croit
Sentir l’horreur des lieux où reviennent des ombres,
Voilée, et recevant des vitres toujours sombres
Le peu de jour qui sied à la paix des tombeaux,
Une peinture encor...

Vous êtes la beauté. Vers la pure Ionie [2]
C’est de vous que naquit Vénus [3] au temps des dieux,
Et vous avez formé son corps victorieux...

Coteaux fins aux grands cyprès noirs,
Pour faire vos gammes exquises
Vous n’avez pas besoin des soirs
Ni des aurores indécises.

Dans les claires heures du jour,
Vous dressez, couronné de vignes,
Vers le ciel tendre avec amour,
Votre front grec aux...

Désireux de tenir l'été dans ma demeure
je tue un lièvre gras et l'emporte au cellier.
Le goût de la saison s'y cache tout entier
avec l'odeur de l'herbe et ses voix les meilleures.

Sans doute, ce trésor sera bientôt pillé
et comme des raisins les mouches...