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    PAR la couleur du ciel et les plaintes du vent,
    Par les tons nuancés du feuillage mouvant,
    Par mon désir de rêve et mon cœur qui frissonne,
    J’ai senti de là-bas venir vers nous l’automne.
    Dans la sérénité profonde des beaux soirs
    Où la lune apparaît bleue au firmament noir,
    Malgré les astres clairs, on l’aperçoit qui rôde
    Sur le gazon, ou dans...

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    J’AI vainement lutté contre ton charme, Automne :
    A ton impérieux attrait je m’abandonne.
    J’ai cru que je n’avais qu’à te fermer mon cœur
    Pour me soustraire au doux péril de ta langueur,
    Mais ta beauté sereine à jamais me possède,
    Et pareil à la feuille au vent puissant, je cède…
    Je ne puis pas ne pas t’aimer sans repentir !
    Je ne puis pas ne...

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    L’automne nous arrive, et la nature entière
    Voyant, sombre et muet, son tombeau se rouvrir,
    Comprend qu’elle est tout près de son heure dernière
    Et, le cœur désolé, se prépare à mourir.

    Mais si d’après nos lois il faut qu’elle succombe
    Elle ne dira pas qu’elle se sent faiblir
    Et, radieuse, un jour descendra dans la tombe,
    Sans que nos yeux...

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    Si l’automne fut douce au soir de ta beauté,
    Rends-en grâces aux dieux qui veulent qu’à l’été
    Succède la saison qui lui ressemble encore,
    Ainsi que le couchant imite une autre aurore
    Et comme elle s’empourpre et comme elle répand
    Au ciel mystérieux des roses et du sang !
    Ce sont les dieux, vois-tu, qui font les feuilles mortes
    D’un or flexible...

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    L’azur n’est plus égal comme un rideau sans pli.
    La feuille, à tout moment, tressaille, vole et tombe ;
    Au bois, dans les sentiers où le taillis surplombe,
    Les taches de soleil, plus larges, ont pâli.

    Mais l’œuvre de la sève est partout accompli :
    La grappe autour du cep se colore et se bombe,
    Dans le verger la branche au poids des fruits succombe,...

  • Le chaud soleil n’est plus ; froide gémit la bise,
    La fleur pâle se meurt, et la branche agonise ;
                                            Le vieil An
    Enfonce en son linceuil sa tête déjà grise,
    Et sous la feuille morte, en dernière analyse,
    Se laisse ensevelir au souffle de l’autan.
                        Oh !...

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    Les lignes du labour dans les champs en automne
    Fatiguent l’œil, qu’à peine un toit fumant distrait,
    Et la voûte du ciel tout entière apparaît,
    Bornant d’un cercle nu la plaine monotone.

    En des âges perdus dont la vieillesse étonne
    Là même a dû grandir une vierge forêt,
    Où le chant des oiseaux sonore et pur vibrait,
    Avec l’hymne qu’au vent le...

  •             Automne, automne, adieux de l’Adieu !
                La tisane bout, noyant mon feu ;
                                Le vent s’époumonne
    À reverdir la bûche où mon grand coeur tisonne....

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    L’HEURE est grise. Le vent, chargé de feuilles mortes,
    Entre par la fenêtre et fait battre la porte.

    Des nuages couleur de cendre et de fumée
    Suivent dans le ciel bas leur route accoutumée.

    Le silence, troublé par un bruit d’attelage,
    S’épand comme une mer montante sur la plage.

    Sa puissante marée, incessamment accrue,
    Envahit la maison et...

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    J’aime entendre le vent qui sanglote dans l’ombre
    Durant les soirs brumeux de l’automne pâli,
    Lorsqu’il erre plaintif dans la campagne sombre
    Où le joyeux été repose enseveli.

    Fuyant de ses baisers les mortelles atteintes,
    Toutes les feuilles d’or quittent, d’un vol pressé,
    L’arbre qu’elles ornaient de leurs changeantes teintes
    Et qui demeure...