Comme un verre intact, avant l'heure Où le remplira l'échanson, Au plus léger coup qui l'effleure Vibre d'un sonore frisson,
Mais pour la fugitive atteinte N'a plus de soupir cristallin, Et ne tressaille ni ne tinte Sans aucun heurt dès qu'il est...
|
I
Nous nous étions connus tout petits à l'école. Comme son père était de mon père voisin, Nous partions tous les deux sac au dos le matin Nos têtes s'encadraient d'une même auréole.
Dans la rose candeur du sourire enfantin, Nous étions bons amis. Quand...
|
A quoi pense la jeune fille, Celle qui rit, chante et s'habille, En se regardant au miroir ; Qui, posant les mains sur ses hanches, Dit : Oh ! mes dents sont bien plus blanches Que le lin de mon blanc peignoir ?
Elle se promet, folle reine, De régner...
|
I
Aimez bien vos amours ; aimez l'amour qui rêve Une rose à la lèvre et des fleurs dans les yeux ; C'est lui que vous cherchez quand votre avril se lève, Lui dont reste un parfum quand vos ans se font vieux.
Aimez l'amour qui joue au soleil des peintures,...
|
Je ne crains pas les coups du sort, Je ne crains rien, ni les supplices, Ni la dent du serpent qui mord, Ni le poison dans les calices, Ni les voleurs qui fuient le jour, Ni les sbires ni leurs complices, Si je suis avec mon Amour.
Je me ris du bras...
|
Quand je te vois passer, ô ma chère indolente, Au chant des instruments qui se brise au plafond Suspendant ton allure harmonieuse et lente, Et promenant l'ennui de ton regard profond ;
Quand je contemple, aux feux du gaz qui le colore, Ton front pâle, embelli par...
|
L'Amour est assis sur le crâne De l'Humanité, Et sur ce trône le profane, Au rire effronté,
Souffle gaiement des bulles rondes Qui montent dans l'air, Comme pour rejoindre les mondes Au fond de l'éther.
Le globe lumineux et frêle Prend un...
|
Fille du grand Daumier ou du sublime Cham, Toi qui portes du reps et du madapolam, O Muse de Paris ! toi par qui l'on admire Les peignoirs érudits qui naissent chez Palmyre, Toi pour qui notre siècle inventa les corsets A la minute, amour du puff et du succès !...
|
Accablé de soif, l'Amour Se plaignait, pâle de rage, A tous les bois d'alentour. Alors il vit, sous l'ombrage, Des enfants à l'oeil d'azur Lui présenter un lait pur Et les noirs raisins des treilles. Mais il leur dit : Laissez-moi, Vous qui jouez sans...
|
Beauté tragique et vénéneuse, Genèvre, Ô pale empoisonneuse Dont les refus lents et savants
M'ont appris l'amère ironie Des vains désirs à l'agonie De l'amour même survivants,
Je hais et maudis ta mémoire, Coupe d'or où ne veut plus boire...
|
|
|