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    Pour Pierre de Bouchaud.

    Sur quelles mers, sous quels caps de l’infini sombre,
    La flotte des soleils, aux pavois bardés d’or,
    Eteindra-t-elle enfin ses feux, sanglants encor
    Des suprêmes combats livrés aux Dieux de l’ombre ?

    Combien d’humanités, nombrant par millions
    Leurs âmes, lasses et lourdes de...

  • Le désert est immense : une houle de pierres
    Vers le septentrion déferle en blanchissant,
    Et le jour acéré, qui brûle les paupières,
    Sur le roc calciné tombe resplendissant.

    C’est l’heure où le Touran, sol d’argile et de braise,
    Dans l’air mat où seul vibre un soleil desséchant,
    Fauve océan figé par un vent de fournaise,
    Flamboie en plis de feu du...

  • Quand je m’endormirai sous la splendeur des astres,
    Mes strophes flamboieront auprès de mon cercueil ;
    Les torchères de fer de mon farouche orgueil
    Jetteront dans le vent la pourpre des désastres ;

    Et les aigles du Verbe, apaisant leur essor,
    Grouperont leurs faisceaux en un vol de victoire,
    Pendant que se tairont, autour de ma mémoire,
    Les trompettes...

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    Pour Madame Delarue-Mardrus.

    Aujourd’hui notre terre est une nef, que guide
    L’équipage invisible et muet à la fois
    Des forces sans regards et des aveugles lois,
    Et que couvre une foule anxieuse et timide.

    Comme un troupeau bêlant, sous le tillac de fer,
    Écoute gronder l’âme énorme du navire,
    L’...

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    O Toi dont nul mortel n’a soulevé les voiles,
    Dont nul porteur de Dieux, nul ravisseur d’étoiles
    N’a vu frémir encor la vierge nudité,
    Vers qui, du fond des temps, monte, jamais lassée,
    Par l’ouragan des jours, comme un aigle, bercée,
    Toute notre espérance avec notre pensée,
    Unique et multiforme et sainte Vérité !

    Ne descendras-tu pas de ton...

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    PAROLE DE SONGE

    O Foudroyé, tombé des gloires de tes cieux,
    Tentateur des parvis sans ombre, audacieux !
    Qui voulus reculer les limites du rêve,
    Et déplacer, d’un bras que tu savais mortel,
    Sur le sable inconnu de la dernière grève,
    Les piliers consacrés qui supportent ton ciel !

    O vaincu, dont le doute injurieux blasphème,
    Etais...