Le Temps, l’Étendue et le Nombre
Sont tombés du noir firmament
Dans la mer immobile et sombre.

Suaire de silence et d’ombre,
La nuit efface...

Ô les charmants nuages roses,
Les jolis prés verts tout mouillés !
Après les vilains mois moroses,
Les petits oiseaux réveillés
S’envolent aux champs dépouillés.

Tout là-haut ce n’est que bruits d’ailes,
Rendez-vous, murmures, chansons ;
Aux toits...

 
Dans les herbes onduleuses
Le zéphyr plus fraîchement
Rit sous les feuilles frileuses.

Les chèvres cabrioleuses
Sont pleines d’effarement
Dans les herbes onduleuses

Plus de bergères fileuses !
À peine un chantonnement
Rit sous les...

 
Le malheureux ver de terre
Vit sans yeux, sans dents, tout nu,
Dans l’horreur et le mystère.

Tortueux comme une artère,
C’est un serpent mal venu,
Le malheureux ver de terre.

Jardinet de presbytère,
Et vieux parc entretenu
Dans l’horreur...

Quand viendra la saison nouvelle,
Quand auront disparu les froids,
Tous les deux, nous irons, ma belle,
Pour cueillir le muguet au bois ;
Sous nos pieds égrenant les perles
Que l’on voit au matin trembler,
Nous irons écouter les merles
                ...

Un tout petit pamphlétaire
Voudrait se tenir debout
Sur le fauteuil de Voltaire.

Je vois sous ce mousquetaire,
Dont le manteau se découd,
Un tout petit pamphlétaire.

Renvoyez au Finistère
Le grain frelaté qu'il moud
Sur le fauteuil de Voltaire...

À la fin celui l'aura
Qui dernier la servira.
De ce coeur cent fois volage,
Plus que le vent animé,
Qui peut croire d'être aimé
Ne doit pas être cru sage
Car enfin celui l'aura
Qui dernier la servira.

A tous vents la girouette,
Sur le...

Une nuit noire, par un calme, sous l'Équateur.


Le Temps, l'Étendue et le Nombre
Sont tombés du noir firmament
Dans la mer immobile et sombre.

Suaire de silence et d'ombre,
La nuit efface absolument
Le Temps, l'Étendue et le Nombre.

...

À Théodore de Banville.

L'Enfer brûle, brûle, brûle.
Ricaneur au timbre clair,
Le Diable rôde et circule.

Il guette, avance ou recule
En zigzags, comme l'éclair ;
L'Enfer brûle, brûle, brûle.

Dans le bouge et la cellule,
Dans les...

En ce mois délicieux,
Qu'amour toute chose incite,
Un chacun à qui mieux mieux
La douceur' du temps imite,
Mais une rigueur dépite
Me fait pleurer mon malheur.
Belle et franche Marguerite
Pour vous j'ai cette douleur.
Dedans votre oeil gracieux...