La fleur dans le désert, la fleur dans la prairie,
Sans que pour la cueillir une main l’ait flétrie,
Ainsi qu’un encensoir, au rayon matinal,
Exhale son parfum suave et virginal.
O Tégahgouïta, douce Fleur Indigène,
En ta vie et ta mort, austèrement chrétienne ;
Toi, dont le cœur sans tache, en sa sérénité,
Fut ébloui du lys de la virginité...
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Tous les Espagnols sont rois ! —
Noble Ibérie,
Sainte patrie,
La Lyre, autant que la Croix,
La forte épée,
Au ciel trempée,
Sont à toi, sol de guerriers,
Terre Ibérique,
Peuple héroïque,
Nation de Chevaliers ! —
Soldats ascètes
Guerriers poètes,
Preux défenseurs de la Croix,
Tous les Espagnols sont rois ! —... -
Fils d’un héros chrétien et frère d’un poète ;
Toi qui portes le nom du plus sublime Ascète,
De celui dont l’amour, les mystiques élans,
Les soupirs enflammés, s’exhalaient en doux chante ;
Toi qui portes le nom du Séraphin d’Assise,
Qui de sa poésie illumina l’Eglise ;
Et qui, dans sa ferveur et son humilité,
Pour épouse, ici-bas, choisit la... -
LE POÈTE.Dans l’Eden ravissant, douce et sainte patrie,
L’homme fut animé du souffle de la vie :
Sans mère, Adam parfait sortit des mains de Dieu ;
Et par Lui, seul et roi, fut placé dans ce lieu :
Adam, esprit et corps, sublime créature,
Reflétant à la fois et l’Ange et la Nature.L’homme, alors, dominait, paisible souverain ;
Il... -
Dans ce siècle, aveuglé d’orgueilleuses lumières,
Qui va jusqu’à nier les vérités premières ;
Qui, saisi de vertige, en sa fiévreuse ardeur,
Court vers le précipice aidé par la vapeur ;
Dans ce siècle éclairé, cet âge utilitaire,
Où de l’humanité l’idole est la matière ;
Où le roi c’est le peuple, et l’argent c’est le dieu,
Faux... -
Les dons sont variés ; et chacun a des grâces
Pour suivre avec attrait, en discernant ses traces,
Saint Paul impétueux ou l’ermite en repos,
L’apôtre des gentils ou l’aigle de Pathmos.
Chaque ouvrier chrétien, accomplissant sa tâche,
A la gloire de Dieu travaille sans relâche,
Par le glaive et la plume, également tranchants,
Par le zèle... -
Thébaïde profonde, austère solitude,
Ermitage écarté que Dieu fit pour l’étude ;
O désert du Lacombe, harmonieux séjour,
Et de l’Ange de paix et de l’Ange d’amour ;
Vaste enceinte ombragée, où, sans témoin profane,
Je suis l’étroit sentier qui mène à ma cabane ;
Où j’entends tout le jour chanter le gai moqueur,
Et se plaindre la nuit les ... -
Si j’avais les grandes ailes
De la blanche watourila
Aux six tribus fraternelles
Jetant mon plaintif oula,
De notre immense royaume,
Oui, m’en volant jusqu’à Rome,
Aux portes du Vatican,
Dans un héroïque élan,
Je crîrais : « Chef Robe-Noire,
Pio Nono, peux-tu croire.
O Père des Indiens,
Comme de tous les... -
SYLVIA.Mon âme aspire encor vers les plus hautes cimes ;
Je quitte enfin ce monde, aux rampantes maximes :
Adieu, parents, amis ; ville natale, adieu !
Je vais me reposer dans la maison de Dieu !UNE CARMÉLITE.
Viens, ma sœur ; la cellule est un ciel sur la terre ;
La vie a plus de charme où règne le mystère !
Le désert est encor ce... -
SYLVIA.Puisque pour le chrétien la vie est un combat,
Notre plus forte armure est dans le célibat ;
Affranchi de la chair, heureux le vierge athlète,
L’ange contemplatif qui vit dans la retraite ;
Heureux l’homme de Dieu !...Mon Père, écoutez-moi ;
En toute humilité, je m’accuse avec foi ;
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