À M. F. Barrière.

LE FILS.

Mère, te souvient-il que nos vieux sapins verts
Berçaient au vent du nord leurs grands festons de neige
Quand mon père est parti (voilà bien des hivers !)
Pour les pays lointains ? Bientôt l’embrasse rai- je ?

LA...

 
À M. Lansyer.

S’il plaît aux voyageurs du beau pays des rêves
D’aborder par instants notre monde réel.
Ainsi que des marins débarquant sur les grèves.
Ces fervents amoureux de la mer et du ciel

Trébuchent... Leurpied veut des houles éternelles......

 
Si je suis reine au bal dans ma robe traînante,
Noyant mon petit pied dans un flot de velours,
Je suis belle en sortant de mes grands cerceaux lourds :
Je n’ai rien à gagner dans leur prison gênante.

Voyant mes cheveux d’or ondoyer sur mes reins,
La Vénus à...

I

Beethoven et Rembrandt, tous deux nés sur le Rhin,
Dans leur mystérieuse et profonde harmonie,
Vibrent d’accord. — Un sombre et lumineux Génie
Leur a touché le front de son...

 
À Ernest Christophe.

Les braves dorment bien dans cette immense plains.
Pas de saules pleureurs, pas de mornes cyprès...
Ce n’est qu’un terrain vague où vient la.marjolaine,
La bruyère et l’ajonc. — Mais là, cent ans après,
Filant à pas songeurs leur...

 
Le présent, le passé, l’avenir d’une femme,
Des gens fort sérieux prétendent tout avoir.
Ils prendraient volontiers son image au miroir,
Au papillon son aile, au diamant sa flamme.

Dans l’abîme insondable ils aimeraient à voir,
Avec leurs gros yeux ronds,...

 
Nous revenions d’un long voyage,
Las de la mer et las du ciel.
Le banc d’azur du cap Fréhel
Fut salué par l’équipage.

Bientôt nous vîmes s’élargir
Les blanches courbes de nos grèves ;
Puis, au cher pays de nos rêves,
L’aiguille des clochers...

 
LES NAGEURS.

Ô filles de la mer, loin des bords égarées,
Quand les flots s’empourpraient aux lueurs du couchant,
Nous avons entendu votre merveilleux chant
Épanouir en chœur ses voix énamourées.

Mais nous sommes en vain de robustes nageurs ;
Nous...

 
À F. Daubigny.

Je sais une vallée au fond des bois paisibles
Où la mousse déroule un tapis de velours ;
De parfums enivrés par des fleurs invisibles,
Les ramiers à mi-voix s’y content leurs amours.

Des grands hêtres touffus le dôme séculaire
...

 
À M. Burgaud des Marets .

Quand un grand fleuve a fait trois ou quatre cents lieues,
Et longtemps promené ses eaux vertes ou bleues
Sous le ciel refroidi de l’ancien continent,
C’est un voyageur las, qui va d’un flot traînant.

Il n’a pas vu la mer,...