• Au Louvre, je vais voir ces délicats modèles
    Qui montrent aux oisifs les richesses d’un port,
    Je connais l’armement des vaisseaux de haut-bord
    Et la voilure des avisos-hirondelles.

    J’aime cette flottille avec ses bagatelles,
    Le carré d’Océan qui lui sert de support,
    Ses petits canons noirs se montrant au sabord,
    Et ses mille haubans fins comme des...

  • La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
    Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres
    D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
    Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux !
    Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe
    Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
    Sur le vide papier que la blancheur défend
    Et ni la...

  • Vieille marine. Enseigne noir galonné d’or
    qui allais observer le passage de Vénus
    et qui mettais la fille du planteur nue,
    dans l’habitation basse, par les nuits chaudes.

    C’était d’une langueur, c’était d’une tiédeur
    de fleurs blanches qui, près de vasières, meurent.
    La bien-aimée était apathique et songeuse,
    avec un collier noir à son cou de...

  • La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres.
    Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
    D'être parmi l'écume inconnue et les cieux !
    Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
    Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
    Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
    Sur le vide papier que la blancheur défend
    Et ni la jeune femme...

  • Les chars d'argent et de cuivre -
    Les proues d'acier et d'argent -
    Battent l'écume, -
    Soulèvent les souches des ronces.
    Les courants de la lande,
    Et les ornières immenses du reflux,
    Filent circulairement vers l'est,
    Vers les piliers de la forêt, -
    Vers les fûts de la jetée,
    Dont l'angle est heurté par des tourbillons de lumière.

  • L'Océan sonore
    Palpite sous l'oeil
    De la lune en deuil
    Et palpite encore,

    Tandis qu'un éclair
    Brutal et sinistre
    Fend le ciel de bistre
    D'un long zigzag clair,

    Et que chaque lame,
    En bonds convulsifs,
    Le long des récifs
    Va, vient, luit et clame,

    Et qu'au firmament,
    Où l'ouragan erre,
    Rugit le tonnerre
    ...

  • L'hiver a défleuri la lande et le courtil.
    Tout est mort. Sur la roche uniformément grise
    Où la lame sans fin de l'Atlantique brise,
    Le pétale fané pend au dernier pistil.

    Et pourtant je ne sais quel arome subtil
    Exhalé de la mer jusqu'à moi par la brise,
    D'un effluve si tiède emplit mon coeur qu'il grise ;
    Ce souffle étrangement parfumé, d'où vient-il...