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    Je chante pour chanter, pour tromper ma tristesse,
    Pour m'oublier moi-même à mon plaintif accord,
    Comme à son bruit dolent le flot des mers s'endort
           Sur le sable uni qu'il caresse.

    Mais toi dont l'âme éclose au feu d'un même ciel
    Exhale en vers si purs sa senteur exotique,
    Tu peux, jeune inspiré, pour ton front poétique
           Rêver le...

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    Si mon amour était cet arbuste aux fleurs blanches,
    Ce beau lilas d’avril, la grâce du printemps ;
    Si, moi-même, j’étais l’oiseau qui dans ses branches
    Vient reposer son aile et chanter par instants ;
    Combien je gémirais si les bises sauvages
    Glaçaient la tête en fleur de mon arbuste aimé !
    Mais que je bénirais, joyeux, dans ses feuillages,...

  •  
    Le soleil se couchait et sur l’onde immobile
    Laissait traîner au loin sa crinière de feu ;
    Nul souffle n’agitait la mer vaste et tranquille ;
    Le ciel était limpide, et sous le dôme bleu
    L’Océan s’étendait calme et grand comme Dieu.

    La nature écoutait ou priait en silence,
    Et rien n’osait troubler sa muette oraison ;
    Et la brume effaçait le...

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    Les bois vont refleurir. Des gouttes de verdure
    Déjà tremblent au bout des rameaux dépouillés,
    Et les bourgeons bientôt, voilant l’écorce dure,
    S’ouvriront au soleil, de sève encor mouillés.

    D’un long sommeil la terre en souriant s’éveille ;
    Tout en elle est tiédeurs, rougeurs, troubles charmants.
    Les jours vont grandissant : de la saison vermeille...

  • LES voici revenus, les jours que vous aimez,
    Les longs jours bleus et clairs sous des cieux sans nuage.
    La vallée est en fleur, et les bois embaumés
    Ouvrent sur les gazons leur balsamique ombrage.
    Tandis que le soleil, roi du splendide été.
    Verse tranquillement sa puissante clarté....

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    I

    Le soleil, concentrant les feux de sa prunelle,
    Incendiait les cieux de sa gloire éternelle ;
    Dans bois, sur le fleuve aux marges de gazon,
    Et sur les monts lointains, lumineux horizon,
    Partout, resplendissant dans sa verdeur première,
    Juin radieux donnait sa fête de lumière.

    II

    Sous la forêt et seul, triste enfant des cités,
    ...

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    D’un souffle virginal le plus aimé des mois
    Emplit l'air ; le lilas aux troncs moussus des bois
             Suspend sa grappe parfumée ;
    Les oiseaux sont joyeux et chantent le soleil ;
    Tout sourit ; du printemps, tout fête le réveil :
             Toi seule es triste, ô bien-aimée !

    « Pourquoi ces yeux rêveurs et ce regard penché ?
    De quel secret...

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    Un beau ciel de novembre aux clartés automnales
    Baignait de ses tiédeurs les vallons vaporeux ;
    Les feux du jour buvaient les gouttes matinales
    Qui scintillaient dans l’herbe au bord des champs pierreux.

    Les coteaux de Lormont, où s’effeuillaient les vignes,
    Étageaient leurs versants jaunis sous le ciel clair ;
    Vers l’orient fuyaient et se perdaient...

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    Sous ces rayons cléments des soleils de septembre
    Le ciel est doux, mais pâle, et la terre jaunit.
    Dans les forêts la feuille a la couleur de l’ambre ;
    L’oiseau ne chante plus sur le bord de son nid.

    Du toit des laboureurs ont fui les hirondelles ;
    La faucille a passé sur l’épi d’or des blés ;
    On n’entend plus dans l’air des frémissements d’ailes...

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    Aux jours où les feuilles jaunissent,
    Aux jours où les soleils finissent,
    Hélas ! nous voici revenus ;
    Le temps n’est plus, ma-bien-aimée,
    Où sur la pelouse embaumée
    Tu posais tes pieds blancs et nus.

    L’herbe que la pluie a mouillée
    Se traîne frileuse et souillée ;
    On n’entend plus de joyeux bruits
    Sortir des gazons et des mousses...