• VIEILLE HISTOIRE

    Pygmalion avait conçu sa Galatée ;
    En elle projetant son rêve intérieur,
    Il la fit si vivante et parfaite en sa fleur,
    Qu’il l’adora, l’ayant trop tendrement sculptée.

    Pâle, à genoux, buvant cette blancheur lactée
    Dont Aphrodite avait animé la froideur,
    Il la priait, le cœur brûlé par sa splendeur :
    Sa...

  • À André Borel.

    Pauvre bougre !
    Jules JANIN

    Là dans ce sentier creux, promenoir solitaire
            De mon clandestin mal,
    Je viens tout souffreteux, et je me couche à terre
            Comme un brute animal.
    Je viens couver ma faim, la tête sur la pierre,
            Appeler le...

  • VIEILLE HISTOIRE

    Pygmalion avait conçu sa Galatée ;
    En elle projetant son rêve intérieur,
    Il la fit si vivante et parfaite en sa fleur,
    Qu’il l’adora, l’ayant trop tendrement sculptée.

    Pâle, à genoux, buvant cette blancheur lactée
    Dont Aphrodite avait animé la froideur,
    Il la priait, le cœur brûlé par sa splendeur :
    Sa...

  • Vous avez pris pitié de sa longue douleur !
    Vous me rendez le jour, Dieu que l'amour implore !
    Déjà mon front couvert d'une molle pâleur,
    Des teintes de la vie à ses yeux se colore ;
    Déjà dans tout mon être une douce chaleur
    Circule avec mon sang, remonte dans mon coeur
    Je renais pour aimer encore !

    Mais la nature aussi se réveille en ce jour !
    Au...

  • Roi du monde et du jour, guerrier aux cheveux d'or,
    Quelle main, te couvrant d'une armure enflammée,
    Abandonna l'espace à ton rapide essor,
    Et traça dans l'azur ta route accoutumée ?
    Nul astre à tes côtés ne lève un front rival ;
    Les filles de la nuit à ton éclat pâlissent ;
    La lune devant toi fuit d'un pas inégal,
    Et ses rayons douteux dans les flots...

  • Je t'adore, Soleil ! ô toi dont la lumière,
    Pour bénir chaque front et mûrir chaque miel,
    Entrant dans chaque fleur et dans chaque chaumière,
    Se divise et demeure entière
    Ainsi que l'amour maternel !

    Je te chante, et tu peux m'accepter pour ton prêtre,
    Toi qui viens dans la cuve où trempe un savon bleu
    Et qui choisis, souvent, quand tu veux...

  • À André Borel.

    Pauvre bougre !
    JULES JANIN.


    Là dans ce sentier creux, promenoir solitaire
    De mon clandestin mal,
    Je viens tout souffreteux, et je me couche à terre
    Comme un brute animal.
    Je viens couver ma faim, la tête sur la pierre,
    Appeler le sommeil.
    Pour étancher un peu ma brûlante paupière ;
    Je viens user mon écot de...