•                             Regarde : plus de feux, plus de bruit. Tout se tait.
                                La lune tout à l'heure à l’horizon montait,
                                Tandis que tu parlais.
                                                            VICTOR HUGO

    Couchez-vous, petit...

  • LA FEMME.

    Nous n’avons plus d’argent pour enterrer nos morts.
    Le prêtre est là, marquant le prix des funérailles;
    Et les corps étendus, troués par les mitrailles,
    Attendent un linceul, une croix, un remords.

    Le meurtre se fait roi. Le vainqueur siffle et passe.
    Où va-t-il ? Au trésor, toucher le prix du sang.
    Il en a bien versé ! mais...

  • Ah, la danse ! La danse
    qui fait battre le coeur,
    c’est la vie en cadence
    enlacée au bonheur.

    Accourez, le temps vole,
    saluez s’il-vous-plaît,
    l’orchestre a la parole
    et le bal est complet.

    Sous la lune étoilée
    quand brunissent les bois
    chaque fête étoilée
    jette lumières et voix.

    Les fleurs plus embaumées
    rêvent...

  • Il est des maux sans nom, dont la morne amertume
    Change en affreuses nuits les jours qu’elle consume.
    Se plaindre est impossible ; on ne sait plus parler ;
    Les pleurs même du cœur refusent de couler.
    On ne se souvient pas, perdu dans le naufrage,
    De quel astre inclément s’est échappé l’orage.
    Qu’importe ? Le malheur s’est étendu partout ;
    Le passé n’...

  • Il est deux Amitiés comme il est deux Amours.
            L’une ressemble à l’imprudence ;
    Faite pour l’âge heureux dont elle a l’ignorance,
            C’est une enfant qui rit toujours.
            Bruyante, naïve, légère,
            Elle éclate en transports joyeux.
    Aux préjugés du monde indocile, étrangère,
    Elle confond les rangs et folâtre avec eux....

  •                    •  I  •

                      MARINA.
    Vois-tu ! si j’avais ta beauté,
    Cousine, et sa fleur jeune et tendre,
    Je me garderais bien d’attendre,
    Seule dans ma fidélité.
    Pour un marin qui trace l’onde
    Au lieu de m’ennuyer au monde,
                    Ma foi !
    J’aurais plus de plaisirs que toi.

    ...
  • Sombre douleur, dégoût du monde,
    Fruit amer de l’adversité,
    Où l’âme anéantie, en sa chute profonde,
    Rêve à peine à l’...

  • Je m’ignorais encor, je n’avais pas aimé.
    L’amour ! si ce n’est toi, qui pouvait me l’apprendre ?
    À quinze ans, j’entrevis un enfant désarmé ;
    Il me parut plus folâtre que tendre :
        D’un trait sans force il effleura mon cœur ;
        Il fut léger comme un riant mensonge ;
    Il offrait le plaisir, sans parler de bonheur ;
        Il s’envola. Je ne perdis qu...

  • Quoi ! les flots sont calmés, et les vents sans colère
    Aplanissent la route où je vais m’égarer !
    J’ai vu briller le phare, et l’onde qui s’éclaire
    Double l’affreux signal qui doit nous séparer !
    Que fait-il ? Ah ! s’il dort, il rêve son amie ;
    Bercé dans mon image, il attend le réveil :
    Comme l’onde paisible, il me croit endormie,
    Et son rêve abusé...

  • Dusses-tu me punir de rompre la première
    Le serment imprudent qui fit pleurer l’amour ;
    Dusses-tu repousser l’invincible retour
    Qui ramène vers toi mon âme tout entière ;
    Cette raison cruelle, où se cache l’orgueil,
            M’a déjà coûté tant de larmes !
            Va ! la souffrance est un écueil
            Où viennent se briser ses armes.

    Et toi,...