C'est fait de mes Destins ; je commence à sentir
Les incommodités que la vieillesse apporte.
Déjà la pâle mort, pour me faire partir,
D'un pied sec et tremblant vient frapper à ma porte.
Ainsi que le soleil sur la fin de son cours
Paraît plutôt tomber que descendre dans l'Onde ;
Lorsque l'homme a passé les plus beaux de ses jours
D'une course...
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Élégie pour un roman
Frêle Démon, morne prince des Songes,
Qui n'entretiens l'âme que de mensonges,
Si c'est de toi de qui je dois tenir
Tout le bonheur qui me doit advenir,
Si ton pouvoir d'une erreur favorable
Peut adoucir l'ennui d'un misérable,
Si la froideur et l'ombre du sommeil
Ont la vertu de produire un soleil,
De cent pavots... -
Vous que l'ambition dispose à des efforts
Que n'oserait tenter un courage vulgaire
Et qui vous conduiriez jusqu'au séjour des morts
Afin d'y rencontrer de quoi vous satisfaire.
Voulez-vous butiner de plus riches trésors
Que n'en ont tous les lieux que le soleil éclaire ?
Sans courir l'océan ni ravager ses bords,
Venez voir ma Princesse et tâchez... -
Au point que j'expirais, tu m'as rendu le jour
Baiser, dont jusqu'au coeur le sentiment me touche,
Enfant délicieux de la plus belle bouche
Qui jamais prononça les Oracles d'Amour.
Mais tout mon sang s'altère, une brûlante fièvre
Me ravit la couleur et m'ôte la raison ;
Cieux ! j'ai pris à la fois sur cette belle lèvre
D'un céleste Nectar et d'un... -
Que vous avez d'appas, belle Nuit animée !
Que vous nous apportez de merveille et d'amour !
Il faut bien confesser que vous êtes formée
Pour donner de l'envie et de la honte au jour.
La flamme éclate moins à travers la fumée
Que ne font vos beaux yeux sous un si sombre atour,
Et de tous les mortels, en ce sacré séjour,
Comme un céleste objet vous êtes... -
Stances
Celle que j'ai placée entre les immortels,
Et que ma passion maintient sur les autels,
La perfide a payé ma foi d'ingratitude.
Aux traits de sa rigueur je sers toujours de blanc,
Et son mépris n'ordonne à mon inquiétude
Que des soupirs de flamme et des larmes de sang.
Encore que mes vers, déguisant son orgueil,
Par de si beaux... -
Je fus, Plante superbe, en Vaisseau transformée.
Si je crus sur un Mont, je cours dessus les eaux :
Et porte de Soldats une nombreuse armée,
Après avoir logé des Escadrons d'Oiseaux.
En rames, mes rameaux se trouvent convertis ;
Et mes feuillages verts, en orgueilleuses voiles :
J'ornai jadis Cybèle, et j'honore Thétis
Portant toujours le front jusqu'... -
L'auteur étant prié par des belles dames de leur faire promptement
une pièce de théâtre pour représenter à la campagne, et se voyant
pressé de leur écrire le sujet qu'il avait choisi pour cette comédie,
à laquelle il n'avait point pensé, leur envoya les vers qui suivent.
Puisqu'il vous plaît que je vous die
Le sujet de la comédie
Que je médite... -
Je surpris l'autre jour la Nymphe que j'adore
Ayant sur une jupe un peignoir seulement,
Et la voyant ainsi, l'on eût dit proprement
Qu'il sortait de son lit une nouvelle Aurore.
Ses yeux que le sommeil abandonnait encore,
Ses cheveux autour d'elle errant confusément
Ne lièrent mon coeur que plus étroitement,
Ne firent qu'augmenter le feu qui me... -
Sur la fin de son cours le Soleil sommeillait
Et déjà ses coursiers abordaient la marine,
Quand Élise passa dans un char qui brillait
De la seule splendeur de sa beauté divine.
Mille appas éclatants qui font un nouveau jour
Et qui sont couronnés d'une grâce immortelle,
Les rayons de la gloire et les feux de l'amour
Éblouissaient la vue et...