XIX
Jeune homme ! je te plains ; et cependant j’admire
Ton grand parc enchanté qui semble nous sourire,
Qui fait, vu de ton seuil, le tour de l’horizon,
Grave ou joyeux suivant le jour et la saison,
Coupé d’herbe et d’eau vive, et...
Jeune homme ! je te plains ; et cependant j’admire
Ton grand parc enchanté qui semble nous sourire,
Qui fait, vu de ton seuil, le tour de l’horizon,
Grave ou joyeux suivant le jour et la saison,
Coupé d’herbe et d’eau vive, et...
Ma foi, vous avez bien raison,
Vous pour qui tout est floraison
Et violettes
Parfumant les pieds de vos lys,
De ne pas célébrer Phyllis
En odelettes.
Vous qui pouvez chaque matin,
Bercé par le flot de satin
Qui vous arrose,
Voir dans l’or de votre salon...
Riche ventre qui n’a jamais porté,
Seins opulents qui n’ont pas allaité,
Bras frais et gras, purs de tout soin servile,
Beau cou qui n’a plié que sous le poids
De lents baisers à tous les chers endroits,
Menton où la paresse se profile,
Bouche éclatante et rouge d’où jamais
Rien n’est sorti que propos que j’aimais,
Oiseux et gais — et quel nid...
Pierre qui, durant sa jeunesse,
Fut un renommé savetier,
Est superbe de sa richesse
Et honteux de son vieux métier.
Ce fortuné marchand de bottes
Possède un parc, près de chez moi,
Dont les fontaines et les grottes
Sont dignes des maisons du roi.
Je suis confus lorsque je pense
Qu’il y fait creuser un canal
Dont la...
Quien no ama, no vive.
Oh ! qui que vous soyez, jeune ou vieux, riche ou sage,
Si jamais vous n'avez épié le passage,
Le soir, d'un pas léger, d'un pas mélodieux,
D'un voile blanc qui glisse et fuit dans les ténèbres,
Et, comme un météore au sein des nuits funèbres,
Vous laisse dans le coeur un sillon radieux ;
Si vous ne connaissez que...
Riche d'espoir et povre d'autre bien,
Comblé de dueil et vuidé de liesse,
Je vous supply, ma loyalle maistresse,
Ne me tollez ce que je tiens pour mien.
Si je le pers, je n'auray jamais bien :
C'est l'espargne de toute ma richesse,
Riche d'espoir et povre d'autre bien.
Souffrir pour vous, hélas, je le vueil bien
Je n'ay rien mieulx que...
Plus riche assez que ne se montrait celle
Qui apparut au triste Florentin,
Jetant ma vue au rivage latin,
Je vis de loin surgir une nacelle :
Mais tout soudain la tempête cruelle,
Portant envie à si riche butin,
Vint assaillir d'un aquilon mutin
La belle nef des autres la plus belle.
Finalement l'orage impétueux
Fit abîmer d'un gouffre...