• Vois-tu ? c’est un pays de songe ;
    Le parc est plein de tourterelles,
    Un escalier d’or pâle plonge
    Parmi les fleurs surnaturelles.

    Les éperviers, l’aile charmée,
    S’endorment sur les tours fleuries ;
    Des paons épars dans la ramée...

  • XVIII

    ÉCRIT SUR LA VITRE D’UNE FENÊTRE FLAMANDE

    J’aime le carillon dans tes cités antiques,
    Ô vieux pays gardien de tes mœurs domestiques,
    Noble Flandre, où le Nord se réchauffe engourdi
    Au soleil de Castille et s’accouple au Midi...

  • Autour du toit qui nous vit naître
    Un pampre étalait ses rameaux ;
    Ses grains dorés, vers la fenêtre,
    Attiraient les petits oiseaux.

    Ma mère, étendant sa main blanche,
    Rapprochait les grappes de miel,
    Et les enfants suçaient la branche,
    Qu'ils rendaient aux oiseaux du ciel.

    L'oiseau n'est plus, la mère est morte ;
    Le vieux cep languit...

  • Accoudé quelquefois derrière ma persienne,
    Que le soleil discret visite obliquement,
    Je regarde passer une parisienne
    Qui s’éloigne d’un leste et gai sautillement.

    Avec son air mutin, son bonnet de dentelle
    Posé sur ses cheveux comme un blanc papillon,
    Sa robe à chaque pas soulevée autour d’elle,
    Elle fuit, elle fuit, gracieux tourbillon,

    Et...

  •  
    Lorsque sur ma fenêtre, à l'heure du réveil,
    Légèrement se pose un rayon de soleil,
    Un rayon d'espérance entre aussi dans mon gîte ;
    C'est comme un ami cher qui, vous faisant visite,
    Par de joyeux propos éclaire votre ennui,
    Et ce jour-là vous rend égayé comme lui.
    Donc, souriant des yeux au rayon d'or qui brille,
    Léger d'âme et de corps, sans...

  • I

    Doux chantres de la nature,
    Petits oiseaux, tout l'été,
    Je vous donnais la pâture.
    Vous m'apportiez la gaîté.
    Les beaux jours vont disparaître
    Mais mon cœur vous est connu :
    N'oubliez pas ma fenêtre
    Quand l'hiver sera venu.

    II

    Nous avions de douces choses
    Pour déjeuner sans façons,
    Vous du pain frais sous mes roses....

  • IX

    Poète, ta fenêtre était ouverte au vent,
    Quand celle à qui tout bas ton cœur parle souvent
    Sur ton fauteuil posait sa tête :
    "Oh ! disait-elle, ami, ne vous y fiez pas !
    Parce que maintenant, attachée à vos pas,
    Ma vie à votre...

  •  
    Petite fleur, sur ma fenêtre,
    Dans ce champ long d’un demi-pas,
    Fleuris pour consoler ton maître
    Du grand jardin que je n’ai pas.

    Lorsque accoudé sur mon pupitre,
    Tout à coup je vois, en rêvant,
    Le soleil qui dore ma vitre
    Et ta tige qui tremble au vent ;

    Quand je t’arrose feuille à feuille,
    Quand, pour t’admirer de plus près,...

  • Ma fenêtre était large ouverte sur la nuit.
    La maison reposant autour de moi sans bruit,
    J'écrivais, douloureux poète d'élégies,
    A la clarté dansante et douce des bougies.
    Un souffle d'air chargé des parfums du jardin
    Me ravit en entrant la lumière soudain,
    Et je me trouvai seul dans l'ombre avec mon rêve.
    Ma montre palpitait, précipitée et brève,...

  • Qu'on ouvre la fenêtre au large, qu'on la laisse
    Large ouverte à l'air bleu qui vient avant la nuit !
    Je voudrais, ah ! marcher autour de moi sans bruit,
    Entendre ce que dit l'automne à ma tristesse ;
    Car voici la saison où la sève s'épuise.
    C'est un des derniers soirs de septembre ; la brise
    Promène sur les champs les cheveux de la Vierge ;
    L'ombre...