• Pauvres fleurs d’un bouquet de fête,
    Votre fraîcheur, que peu d’instants
    Effaceront, semble mal faite
    Pour promettre d’aimer longtemps !

    Peut-on, sans ironie amère,
    Engager l’avenir lointain,
    Quand on est la rose éphémère
    Ou le liseron d’un matin ?

    Mais dites à la bien-aimée,
    Fleurs frêles aux tendres couleurs,
    Que votre beauté...

  • Tes canaux et ta lagune,
    Tes campaniles hardis,
    O Venise, on les a dits,
    Et mille fois plutôt qu’une !

    Mais on n’a pas dit assez
    Le charme frais de tes rues,
    Qu’ont sans profit parcourues
    Les touristes compassés.

    — Conquis sur la mer rivale
    A force de pilotis,
    Les logis drus, haut bâtis,
    Se pressent sans intervalle ;

    Et...

  • Avril, à l’incarnat frêle et poudré de givre,
    Nous tient encor troublés de son charme incertain ;
    Lorsque Mai, couronné de roses, un matin,
    Sort des brumes, tenant la coupe où tout s’enivre.

    La belle au bois dormant qu’il réveille et délivre,
    L’Idylle, vers les monts bleuissant au lointain,
    Court avec lui parmi la rosée et le thym,
    Mêlant le...

  • Arlequin au nez noir, Pierrot au masque blême
    Me font envie ; et c’est mon intime souhait
    De vivre dans ce monde idéal et muet,
    Où, comme parmi nous, l’on s’agite et l’on aime.

    L’un ou l’autre incarnant mon esprit inquiet,
    Je tournerais dans un rôle toujours le même,
    Sur la pointe du pied, jusques au souffle extrême
    D’un orchestre jouant des airs de...