• Quel ravissant plaisir d'entendre,
    Alice ! votre jeune voix,
    Plus mélodieuse et plus tendre
    Qu'un doux chant d'oiseaux dans les bois !

    Elle vibre, sonore et pleine,
    Comme un timbre d'un pur métal,
    Ou des perles d'or qu'on égrène
    Dans une coupe de cristal...

    Avec sa fraîcheur printanière,
    Avec ses beaux sons éclatants,
    On dirait des...

  • Ta douleur, du Perrier, sera donc éternelle ?
          Et les tristes discours
    Que te met en l’esprit l’amitié paternelle
          L’augmenteront toujours ?

    Le malheur de ta fille au tombeau descendue
          Par un commun trépas,
    Est-ce quelque dédale où ta raison perdue
          Ne se retrouve pas ?

    Je sais de quels appas son enfance était pleine ;...

  • La belle fille blanche et rousse,
    De la sorte, au long du buisson,
    Entretient la mère Lison
    À voix mélancolique et douce :

    « Moi cont’ laquell’ sont à médire
    Les fill’ encor ben plus q’les gars,
    J’tiens à vous esposer mon cas,
    Et c’est sans hont’ que j’vas vous l’dire,

    Pac’que vous avez l’humeur ronde,
    Et, q’rapportant sans v’nin ni fiel...

  •  
    Vents, dénouez mes longs cheveux
    Et brûlez-en mes amoureux.

    Mouillez mes mains, fraîche rosée,
    Et qu’aussitôt mille désirs
    Se rassemblent pour les saisir
    Quand je les tends de ma croisée.

     
    ...

  • Sur la luzerne en fleur assise,
    Qui chante dès le frais matin ?
    C’est la fille aux cheveux de lin,
    La belle aux lèvres de cerise.

    L’amour, au clair soleil d’été,
    Avec l’alouette a chanté.

    Ta bouche a des couleurs divines,
    Ma chère, et tente le baiser !
    Sur l’herbe en fleur veux-tu causer,
    Fille aux cils longs, aux boucles fines ?

    L...

  • Sur la luzerne en fleur assise
    Qui chante dès le frais matin ?
    C’est la fille aux cheveux de lin,
    La belle aux lèvres de cerise.

    L’amour, au clair soleil d’été,
    Avec l’alouette a chanté.

    Ta bouche a des couleurs divines,
    Ma chère, et tente le baiser !
    Sur l’herbe en fleur veux-tu causer,
    Fille aux cils longs, aux boucles fines ?

    L...

  • Dans le champ planté de colzas,
    De luzerne et de betteraves,
    Devant les grands bœufs doux et graves
    Je passais comme tu passas.

    Longtemps avec moi tu causas,
    Par un matin des plus suaves,
    Dans le champ planté de colzas,
    De luzerne et de betteraves.

    Et si bien tu t’apprivoisas,
    Toi la fille aux pieds nus, qui braves
    L’herbe humide...

  • Pâle ou vermeille, brune ou blonde,
    Bébé mignon,
    Dans les larmes ça vient au monde :
    Chair à guignon !
    Ébouriffé, suçant son pouce,
    Jamais lavé,
    Comme un vrai champignon ça pousse :
    Chair à pavé !

    A quinze ans, ça rentre à l'usine,
    Sans éventail,
    Du matin au soir ça turbine :
    Chair à travail !
    Fleur des fortifs, ça s'...


  • ...

  •  
    Ils vous diront que vostre doulx langaige
    Les cueurs humains aliene et engaige,
    Et que l’accueil de vos doulces manières
    Peult appaiser Mars entre ses banières.

    Si vous touchez espinettes ou luz ,
    Vous appaisez les sujets d’Éolus ;
    Et si l’aller par les champs vous délecte,
    A chascun pas croist une violette.

    CLÉMENT MAROT...