Sous un ciel bas, d’un blanc triste, teinté de noir,
Qui prend l’aspect blafard et morne d’un cilice,
La rue étend au loin son pavé rond et lisse
Que l’averse a rendu luisant comme un miroir.

Quelques passants s’en vont, flanant sur le trottoir,
Sans voir ces...

J’aimais ses cheveux noirs comme des fils de jais
Et toujours parfumés d’une exquise pommade,
Et dans ces lacs d’ébène où parfois je plongeais
S’assoupissait toujours ma luxure nomade.

Une âme, un souffle, un cœur, vivaient dans ces cheveux,
Puisqu’ils étaient...

Quand je monte vers la barrière,
En laissant la ville en arrière,
Quand la rue est près de finir,
Un mirage, un décor, un rêve
Au bout de mon chemin se lève :
Voyez les collines bleuir !

Je vous connais : vous êtes Sèvres ;
Vous avez des noms doux aux...

Aimer d’un grand amour une grande beauté
N’est point un culte faux et te garde du blâme,
Si ton cœur, attendri par cet amour, s’enflamme
D’un zèle universel de sainte charité.

La Grâce peut vouloir qu’un Ange ait emprunté
Pour ton salut les traits d’une angélique...

J’étais un naufragé qui malgré lui surnage.
Sur une mer de nacre errant comme deux sœurs,
Deux îles m’ont offert leurs abris caresseurs ;
En deux yeux verdoyants j’ai vu ma double image.

Loin des vieux continents par l’angoisse habités,
J’ai vécu tout un soir dans...

Poet: Léon Dierx

Sur le chemin du bois, par les beaux jours d’été,
Elles viennent souvent se promener ensemble,
A l’heure où le soleil, de sa tiède clarté,
Endort au vent du soir la campagne qui tremble.

Elles vont en chantant des refrains de chansons ;
Au milieu des taillis la...

Les champs sont comme des damiers
Teintés partout du blé qui lève.
Avril a mis sur les pommiers
Sa broderie exquise et brève.

Avant que les soleils brutaux
Aient fait jaunir l’herbe et la branche,
C’est la gloire de nos coteaux
D’avoir cette couronne...

Voyez dans l’île au loin ces blés jaunes, mouvants
Comme un lac d’or fondu sous la chaleur des vents ;
Chaque onde en est d’une autre avec lenteur suivie
Et la lourde moisson chante un hymne à la vie.
Ce spectacle est divin ! — Mais crois-moi cependant,
Suis la...

Poet: Jean Aicard

La roule est lente, hélas ! de la ville à la mer
Et la fatigue est prompte et le pain est amer
A qui le va gagner dans les cités avares.
Les poissons à présent, plus maigres et plus rares,

N’appesantissent plus ma nasse et mon filet
D’où jadis une proie abondante...

Par ma lèvre et mes doigts ardemment désirés,
O tout petits cheveux échappés et rebelles
Ébauchant sur son front des boucles naturelles
Qu’au flexible persil un Grec eût comparés !

Debout à son miroir, de sa main si légère
Elle prenait plaisir à vous friser encor,...