Les baigneurs somnolents se traînent sur la grève,
Les membres harassés, l’esprit en désarroi.
Quelque chose leur pèse, ils ne savent trop quoi.
Ils ne sont pas chez eux dans ce pays du rêve.

L’un dit : – Ce n’est pas gai, cet éternel brouillard.
La mer ?...

 

Adieu, Paris, ville de fer,
Ville de vent, ville de rêve,
Cher Paris où l’amour se lève,
Doux Paris où j’ai tant souffert !

Et le train file, file, file,
Comme un éclair en pleine nuit…
Mon cœur fait encor plus de bruit,
Mon cœur qui n’est...

 

Quand j’étais dans le monde, on m’appelait le sage,
C’était moi le devin et le bande sans pair.
Ma gloire bouillonnait dans les flots de la mer ;
Le soir me souriait de son calme visage.

Quand je chantais, pensif, sous la douceur des cieux,
La terre...

 

I

La mystique Bretagne est une bonne vieille
Dont la candeur enchante et la grâce émerveille.
Modeste, elle n’a pas toujours de ces grands airs
De cueilleuse de gui, de prêtresse des mers
Qui font que de bien loin la foule s’agenouille.
Parfois elle...

 

C’est vrai, j’ai filé comme Hercule
Aux pieds d’Omphale, la jolie ;
Je fus servant de sa folie ;
On m’a trouvé bien ridicule.

Mon cœur au hasard s’envola,
Sanglant, sur l’abîme fleuri.
J’ai reposé mon front meurtri
Sur les seins durs de Dalila...

 

Pétra zo névez è Ker-Is
Mar d’eo ken drant ar igonankiz,
Ha mar klevan ar biniou
Ar vombard bag ann télennou...

 

Le jour de Notre Dame,
Au retour du Pardon,
J’ai vu le Korandon
Et sa petite femme.

Ils se tenaient les mains
Et dansaient sur la lande.
Ma surprise fut grande
En regardant ces nains.

Je crois, Dieu me pardonne,
Qu’ils avaient un...

Vous souvient-il du bon vivant,
Rougeaud comme jambon en foire,
Qui s’ébaudissait au couvent
Du petit Saint-André-sur-Loire ?
Il ne lisait aucun grimoire,
Mais noyait, en franc déchaussé,
Au fond du pot son a b c.
Las ! le deuil est au réfectoire,
...

J’ai fait plus d’une fois le rêve de Jean-Jacques.
Avoir, près d’un pêcher qui fleurirait à Pâques,
Un bout de maison blanche au fond d’un chemin creux.
C’est tout ce qu’il me faut, je crois, pour être heureux.
Ce serait tout là-bas, proche la Samiane,

En un recoin...

Il soufflait cette nuit un grand vent de jeunesse.
Ah ! bonsoir aux soucis maintenant ! Notre Bresse
A mis à son corsage une fleur de pêcher.
La vieille fée en Saône a jeté sa béquille,
Et rit à pleine voix comme une jeune fille.
Hourrah ! l’amour au bois, l’amour...