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    Au sortir de Paris on entre à Notre-Dame.
    Le fracas blanc vous jette aux accords long-voilés,
    L’affreux soleil criard à l’ombre qui se pâme

    Qui se pâme, aux regards des vitraux constellés,
    Et l’adoration à l’infini s’étire
    En des récitatifs lentement en-allés.

    Vêpres sont dites, et l’autel noir ne fait luire
    Que six cierges, après les flammes...

  • La « grande ville » ! Un tas criard de pierres blanches
    Où rage le soleil comme en pays conquis.
    Tous les vices ont leur tanière, les exquis
    Et les hideux, dans ce désert de pierres blanches.

    Des odeurs ! Des bruits vains ! Où que vague le cœur,
    Toujours ce poudroiement vertigineux de sable,
    Toujours ce remuement de la chose coupable
    Dans cette...

  • IV

    Je n'ai pas de palais épiscopal en ville,
    Je n'ai pas de prébende et de liste civile,
    Nul temple n'offre un trône à mon humilité,
    Nul suisse en colonel ne brille à mon côté,
    Je ne me montre pas aux gros yeux des ganaches
    Sous un dais, à ses coins ayant quatre panaches ;
    La France, même au fond de l'abîme, est pour moi...

  • Du grand roc Alburno les bergers aux traits hâves
    Ont surnommé Pœstum l’antre des vals pourris,
    Stigmatisant ainsi, taciturnes & graves,
    La luxure où sombra cette autre Sybaris.

    Mais ceux de Campanie honorent les débris
    Qu’incrusta sur leurs monts la ville des esclaves ;
    La légende a toujours appelé lieu des braves
    Ces murs...

  • Mais alors ici de ville en villages,
    cloches sonnant haut pour ceux des métiers,
    voici s’en aller mon cœur à l’ouvrage,
    truelles aux mains et sabots aux pieds,

    avec les rouliers disant litanies
    à chansons de près et grelots de loin,
    et les maçons marchant en compagnies
    aux routes où c'est vie à tôt...

  •  
    I

    Dans l’aurore s’éplore un octobre des pierres.
    Le vent vindicatif, après tant de saisons,
    — En des jours gris, des jours de souffrances plénières
    Ébranle la langueur des anciennes maisons
    Dont le front se lézarde en rides de vieillesse.

    Sombres murs avancés en âge ! Vieux logis
    De qui l’âme s’attarde aux rideaux défraîchis,
    Branlants...

  • Sur l’antique fronton d’un antique bazar
    On s’avise d’un nom Company Balthasar.
    Sur la glace des rues glissent des messieurs veufs,
    Les trottoirs rasés de la veille sont neufs.
    On regrette que les enfants ne soient pas blonds le dimanche
    On les trempe dans la farine par la jambe ou par la manche,
    On en blesse certains dans la...

  •  
    « Accourez tous !… battez la caisse !… le spectacle,
    Si la mauvaise humeur du temps n’y met obstacle,
    Sera fort curieux. Depuis Rome, cela
    Ne s’était jamais vu !… c’est un royal gala !
    César de Prusse, ainsi que les césars antiques,

    Traînant après son char, avec leurs sciatiques,
    Leur honte sur le front, et leurs maux inconnus
    Comme la...

  •  
    Puisque je suis étrange au milieu de la ville,
    Puisque je veux la vie amère et jamais vile,
    Puisque je me dévoue avec stupidité ;
    Puisqu’improvisant tout, j’ai tout prémédité,
    N’ayant d’autres éclairs que ceux de mon cratère,
    Et ne parlant qu’après avoir voulu me taire ;
    Puisque je déraisonne à ce point de penser
    Que l’ouragan ne doit rugir que...

  •  
    Peuple, l'eau n'est jamais sans rien faire. Mille ans
    Avant Adam, qui semble un spectre en cheveux blancs,
    Notre aïeul, c'est du moins ainsi que tu le nommes,
    Quand les géants étaient encor mêlés aux hommes,
    Dans des temps dont jamais personne ne parla,
    Une ville bâtie en briques était là
    Où sont ces flots qu'agite un aquilon immense
    Et cette...