•  
            Le couchant adoucit le sourire du ciel.
            La nuit vient gravement, ainsi qu’une prêtresse.
            La brise a déroulé, d’un geste de caresse,
            Tes cheveux aux blondeurs de maïs et de miel.

            Tes lèvres ont gardé le pli de la parole
            Dont mon rêve attentif s’est longtemps enchanté.
            Une voix de souffrance a...

  • Tandis qu’à leurs œuvres perverses
    Les hommes courent haletants,
    Mars qui rit, malgré les averses,
    Prépare en secret le printemps.

    Pour les petites pâquerettes,
    Sournoisement, lorsque tout dort,
    Il repasse des collerettes
    Et cisèle des boutons d’or.

    Dans le verger et dans la vigne,
    Il s’en va, furtif perruquier,
    Avec une houppe de...

  •  
    Rends-le-moi, rends-le-moi, ce gracieux sourire
    Que j’ai cru sur ta lèvre entrevoir en passant !
    Qu’il soit né d’un caprice, ou que l’amour l’inspire,
    N’importe ! — rends-le-moi, ce gracieux sourire,
    Je veux me croire aimé, ne fût-ce qu’un instant.

    Je sais que ton regard ne brille que pour plaire ;
    Que sa flamme est pareille à la froide lumière...

  •  
    Quand je te vois sourire,
    Mon cœur s’épanouit,
    Et je voudrais te dire,
    Ce que mon cœur me dit !
     
    Alors toute ma vie
    A mes yeux apparaît ;
    Je maudis, et je prie,
    Et je pleure en secret.
     
    Car sans toi, mon seul guide,
    Sans ton regard de feu
    Mon passé paraît vide,
    Comme le ciel sans Dieu.
     
    Et puis...

  • Si de mai l'haleine envolée
    Sur la vallée,
    Mollement soupire et frémit,
    Caressant la pelouse verte
    De fleurs couverte
    Nous disons : la terre sourit...

    Si zéphyr, sur l'azur limpide
    Des mers qu'il ride,
    Baise l'ondine et la poursuit,
    Tandis que la vague amoureuse
    S'enfle et se creuse,
    Nous disons : l'océan sourit...

    Si...

  • Tu sommeilles ; je vois tes yeux sourire encor.
    Ta gorge, ainsi deux beaux ramiers prennent l'essor,
    Se soulève et s'abaisse au gré de ton haleine.
    Tu t'abandonnes, lasse et nue et tout en fleur,
    Et ta chair amoureuse est rose de chaleur.
    Ta main droite sur toi se coule au creux de l'aine,
    Et l'autre sur mon coeur crispe ses doigts nerveux.
    Ce...

  • Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
    Les hommes courent haletants,
    Mars qui rit, malgré les averses,
    Prépare en secret le printemps.

    Pour les petites pâquerettes,
    Sournoisement lorsque tout dort,
    Il repasse des collerettes
    Et cisèle des boutons d'or.

    Dans le verger et dans la vigne,
    Il s'en va, furtif perruquier,
    Avec une houppe de...

  • Je dédie à tes pleurs, à ton sourire,
    Mes plus douces pensées,
    Celles que je te dis, celles aussi
    Qui demeurent imprécisées
    Et trop profondes pour les dire.

    Je dédie à tes pleurs, à ton sourire,
    A toute ton âme, mon âme,
    Avec ses pleurs et ses sourires
    Et son baiser.

    Vois-tu, l'aube blanchit le sol, couleur de lie ;
    Des liens d'...