Era la donzella ornata dî sembianze mirabili, di leggiadro
conlegno, di voce molle, d’insinuante loquela.
A. VERRI.

La jeune fille était parée d’une merveilleuse beauté, d’un
gracieux maintien, d’une voix douce, d’une séduisante parole.

 ...

Poet: Amable Tastu

Écrit sur un Ronsard.

A Tolède, c’était une ancienne coutume
Qu’avant de prendre enfin le titre d’ouvrier,
Pendant toute une nuit, chaque élève armurier
Veillât près du fourneau qui rougeoie et qui fume.

Il façonnait...

 
En ces temps où le corps éclôt pour s’avilir,
Où des races le sang fatigué dégénère,
Tu nous épargneras, Suzanne, enfant prospère,
De voir en toi la fleur du genre humain pâlir.

Deux artistes puissants sont jaloux d’embellir
En toi l’âme immortelle et l’...

 

SONNET, qui dis beaucoup en prenant peu d’espace,
Goutte d’essence en un flacon de cristal pur ;
Humble bijou d’argent ouvragé d’un art sûr,
Qui restes, quand l’éclat hautain de l’ode passe ;

Jeu fin de poésie où l’esprit se délasse ;
Petit tableau de...

 
Fort
Belle,
Elle
Dort ;

Sort
Frêle !
Quelle
Mort !

Rose
Close,
La

Brise
L’a
Prise.

 
Mère des cauchemars amoureux et funèbres,
Madone des voleurs, complice des tripots,
Ô nuit, qui fais gémir les hiboux, tes suppôts,
Dans le recueillement de tes froides ténèbres,

Que tu couvres de poix opaque ou que tu zèbres
Les objets las du jour et...

 
Tu planas sans fatigue à la voûte infinie,
Comme sur notre nuit un astre radieux,
Toi qui fus le plus noble, et modulas le mieux
Hosanna triomphal et plainte d’agonie !

Frémissante d’extase, ou pleurant les adieux,
Ta muse, en nous versant l’enivrante...

Poet: Charles Gill

 

Alors que finissait la journée estivale,
Nous marchions, toi pendue à mon bras, moi rêvant
À ces mondes lointains dont je parle souvent.
Aussi regardais-tu chaque étoile en rivale.

Au retour, à l’endroit où la côte dévale,
Tes genoux ont fléchi sous le...

Poet: Charles Cros

Amis, si vous voulez que je trouve un condor,
M’envoyer de Neuilly jusque dans Eckenfoerde
C’est vouloir à coup sûr que ma peine se perde
Car je ne l’aurais pas, même pour son poids d’or.

Je n’entendis jamais la musique de Spohr,...

 

Dans notre vie âcre et fiévreuse
Ta splendeur étrange apparaît,
Phare altier sur la côte affreuse ;
Et te voir est joie et regret.

Car notre âme que l’ennui creuse
Cède enivrée à ton attrait,
Et te voudrait la reine heureuse
D’un monde qui t’...

Poet: Charles Cros