• I

    J'étais le vieux rôdeur sauvage de la mer,
    Une espèce de spectre au bord du gouffre amer ;
    J'avais dans l'âpre hiver, dans le vent, dans le givre,
    Dans l'orage, l'écume et l'ombre, émit un livre,
    Dont l'ouragan, noir souffle aux ordres du banni,
    Tournait chaque feuillet quand je l'avais fini ;
    Je n'avais rien en moi que l...

  •  
    Un jour, lassé de vivre solitaire,
    J'aventurai mes pas ambitieux
    Sur les chemins qui sillonnent la terre.
    Et dont pas un n'aboutit jusqu'aux cieux ;
    Je visitai ce qu'on nomme une ville,
    Repaire immense où l'homme, mon pareil,
    Vit sans ombrage, à l'égal du reptile,
    En des rochers calcinés au soleil.

    Quand la nature verra-t-elle
    Ses...

  • C'est un oiseau du bois sauvage
    Qui m'a dit : " Tu l'aimeras toujours. "
    C'est une vague du rivage
    Qui m'a dit : " Renonce à tes amours... "
    Mais cet oiseau du bois sauvage
    M'a bien dit : " Tu l'aimeras toujours ! "

    Pour une fleur de ta ceinture
    J'ai donné ma vie et mon repos.
    Loin de tes yeux le temps me dure !
    Je languis pour tes regards si...

  • On trouve encor de grands moines que l'on croirait
    Sortis de la nocturne horreur d'une forêt.

    Ils vivent ignorés en de vieux monastères,
    Au fond du cloître, ainsi que des marbres austères.

    Et l'épouvantement des grands bois résineux
    Roule avec sa tempête et sa terreur en eux.

    Leur barbe flotte au vent comme un taillis de verne,
    Et leur...

  • (extrait)

    ...Lorsque dans le désert la cavale sauvage,
    Après trois jours de marche, attend un jour d'orage
    Pour boire l'eau du ciel sur ses palmiers poudreux,
    Le soleil est de plomb, les palmiers en silence
    Sous leur ciel embrasé penchent leurs longs cheveux ;
    Elle cherche son puits dans le désert immense,
    Le soleil l'a séché ; sur le rocher...