QUAND nous serons couchés dans la tombe profonde,
Ne crois pas, mon amour,
Que nous aurons souci de revenir au monde
Et de revoir le jour.

Nous nous enivrerons d’une paix trop profonde,
D’un silence trop doux,
Pour nous laisser reprendre à l’angoisse du...

 
Va ! marche au but suprême où marche toute chose :
Vois, d'un souffle divin l'espace est tourmenté ;
Quel globe est endormi ? quel astre se repose ?
Toi seul tu prétendrais à l'immortalité !

Attends-tu là, couché, que le désert t'apporte
Ses fontaines d'eau...

Las de l’amer repos où ma paresse offense
Une gloire pour qui jadis j’ai fui l’enfance
Adorable des bois de roses sous l’azur
Naturel, et plus las sept fois du pacte dur
De creuser par veillée une fosse nouvelle
Dans le terrain avare et froid de ma cervelle,
...

Las de l’amer repos où ma paresse offense
Une gloire pour qui jadis j’ai fui l’enfance
Adorable des bois de roses sous l’azur
Naturel, et plus las sept fois du pacte dur
De creuser par veillée une fosse nouvelle
Dans le terrain avare et froid de ma cervelle,
...

 
Le bronze grave étreint de son sommeil pesant
Ton corps au geste las et ta face verdie ;
Et quelle douloureuse et douce tragédie
T’a faite la statue où tu dors à présent ?

Le marbre de ton socle est rouge et l’on y sent
Partout la pourpre encor d’une tache...

 
Ni l’amour ni les dieux ! Ce double mal nous tue.
Je ne poursuivrai plus la guêpe du baiser,
Et, las d’approfondir, je veux me reposer
De l’ingrate besogne où mon front s’évertue.

Ni l’amour ni les dieux ! Qu’enfin je m’habitue
A ne sentir jamais le désir m...

 
Chanter, c’est servir Dieu ; c’est animer son frère
Dans l’exil et la lutte. — Adorer, contempler,
C’est faire ce que font les élus dans la sphère,
Où notre âme affranchie un jour doit s’envoler.

Le repos est fertile à qui dort dans le temple,
A qui médite...

 

LES champs las vont dormir. La terre se repose
Dans sa robe de neige au vif scintillement,
En son fécond sommeil préparant lentement
La future moisson et la prochaine rose.

Toute la vie humaine est en la terre enclose.
La fleur s’épanouit où mûrit le...

 
Quand le soleil se couche horizontal,
De longs rayons noyant la plaine immense,
Comme un blé mûr, le ciel occidental
De pourpre vive et d’or pur se nuance ;
L’ombre est plus grande et la clarté s’éteint
Sur le versant des pentes opposées ;
Enfin, le...

 
La voix du coq et de l’aurore
A réveillé le moissonneur ;
Mais rien ici ne bouge encore,
Hors moi seul, oisif promeneur.

Pas un frisson, pas une haleine
N’ont ridé l’or des blés épais ;
Pas un bruit dans l’immense plaine ;
La nature entière est...