• Naufragé converti, j’ai voué ma carène
    Au repos absolu ; je vous renonce, ô mers !
    Et vous, dangers aimés, traîtres cieux, bords pervers,
    Hurlements de Charybde, appels de la Syrène !

    Ainsi je me berçais sur la plage sereine,
    Lorsqu’un cri de détresse émeut soudain les airs,
    Et j’aperçois, roulant parmi les flots amers,
    Une pâle beauté dont la perte...

  • Devant le cabaret qui domine la rade,
    Maître Jean Goëllo, le rude camarade,
    Le vieux gabier manchot du bras droit, le marin
    Qu’un boulet amputa le jour de Navarin,
    La pipe aux dents, buvant son grog par intervalles,
    Conte, les soirs d’été, ses histoires navales
    Aux pilotins du port attablés avec lui.

    « Oui, mes enfants, voilà soixante ans aujourd’hui...

  • Avec la brise en poupe et par un ciel serein,
    Voyant le Phare fuir à travers la mâture,
    Il est parti d'Egypte au lever de l'Arcture,
    Fier de sa nef rapide aux flancs doublés d'airain.

    Il ne reverra plus le môle Alexandrin.
    Dans le sable où pas même un chevreau ne pâture
    La tempête a creusé sa triste sépulture ;
    Le vent du large y tord quelque arbuste...