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    I

    Quand nos aïeux brisèrent leurs entraves,
    Ce n’était pas pour se croiser les bras
    Pour travailler en maîtres, les esclaves
    Ont embrassé, corps à corps, le trépas,
    Leur sang, à flots, engraissa nos collines.
    A notre tour, jaunes et noirs, allons !
    Creusons le sol légué par Dessalines :
    Notre fortune est là, dans nos vallons,

    ...

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    Cieux, déroulez sur notre tête
    Vos voiles de pourpre et d’azur.
    Montez, arômes du foin mûr.
    Que la terre, en ce jour, revête
    Et sa richesse et sa beauté !
    Qu’en murmurant la source coule
    Dans l’herbe du pré velouté !
    Que l’oiseau voltige et roucoule !
    Que tout s’unisse à ces concerts
    D’un peuple qui demande place
    Parmi les...