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    Amie des heures où aucun être ne reste,
    où tout se refuse au cœur amer ;
    consolatrice dont la présence atteste
    tant de caresses qui flottent dans l'air

    Si l'on renonce à vivre, si l'on renie
    ce qui était et ce qui peut arriver
    pense-t-on jamais assez à l'insistante amie
    qui à côté de nous fait son œuvre de fée.

  • En ces heures souvent que le plaisir abrége,
    Causant d’un livre à lire et des romans nouveaux,
    Ou me parlant déjà de mes prochains travaux,
    Suspendue à mon cou, tu me dis : Comprendrai-je ?

    Et ta main se jouant à mon front qu’elle allége,
    Tu vantes longuement nos sublimes cerveaux,
    Et tu feins d’ignorer… Sais-tu ce que tu vaux,
    Belle Ignorante aux...

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    Sous les portiques blancs de l’Olympe neigeux,
    Au seuil des augustes demeures,
    Auprès des Immortels qui contemplent leurs jeux,
    Veille le chœur brillant des Heures.

    Elles s’offrent la main, dansent, et tour à tour,
    La chevelure dénouée,
    Après la sombre Nuit font resplendir le Jour,
    En chassant l’épaisse nuée.

    Dans une aube de gloire, en...

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    UNE à une, le long du jour passent les Heures,
    Semblables et pourtant différentes chacune ;
    Aux feux d’or du soleil, aux feux bleus de la lune,
    Leur cortège infini traverse nos demeures.

    Chantant un air égal sur des notes mineures,
    Chacune emporte un peu de notre âme, et plus d’une
    S’en retourne chargée...

  • Ô la splendeur de notre joie,

    Tissée en or dans l’air de soie !

    Voici la maison douce et son pignon léger,
    Et le jardin et le verger.

    Voici le banc, sous les pommiers
    D’où s’effeuille le printemps blanc,
    À pétales frôlants et lents.
    Voici des vols de lumineux...

  • Les molosses d’hiver, le gel, le vent, la neige,
    Ô mon vieux cœur de lassitude et de souci,
    Ils hurlent à la mort, écoute ! et leur cortège
    S’enfuit, avec des pleurs, vers le néant. Voici,
    Qu’ils ululent sinistrement et qu’on ulule
    Vers eux, parmi les lourds échos du crépuscule,
    En réponse, là-bas.
    ...

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    À Victor Meunier.

    J’ai pénétré bien des mystères
    Dont les humains sont ébahis :
    Grimoires de tous les pays,
    Êtres et lois élémentaires.

    Les mots morts, les nombres austères
    Laissaient mes espoirs engourdis ;
    L’amour m’ouvrit ses paradis
    Et l’étreinte de ses panthères.

    Le pouvoir magique à mes mains
    Se...

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    Toutes nous blessent, la dernière
    Nous tue, ayant enfin pitié
    Quand elle achève sans colère
    L’œuvre faite plus d’à moitié.

    Les autres, même la plus douce,
    Hélas ! nous usent lentement,
    Et chacune d’elle nous pousse
    Vers le funèbre monument.

    Funèbre ? non. Quelle caresse
    Vaut le sommeil sans lendemain ?
    Vienne l’heure, pâle...

  • Ah ! combien d'heures blondes
    Contient la grappe d'or
    De ce matin du monde
    Où ma lumière dort.

    Elles sont éternelles.
    Dans mon joyeux été,
    La plus brève d'entre elles
    Vaut une éternité.

    Regarde-moi, je penche
    Mon rêve sur tes yeux :
    Grappe et pampre, la branche
    Se mêle à tes cheveux.

    Chante ! et qu'il te...

  • Aumône au malandrin en chasse
    Mauvais oeil à l'oeil assassin !
    Fer contre fer au spadassin !
    - Mon âme n'est pas en état de grâce ! -

    Je suis le fou de Pampelune,
    J'ai peur du rire de la Lune,
    Cafarde, avec son crêpe noir...
    Horreur ! tout est donc sous un éteignoir.

    J'entends comme un bruit de crécelle...
    C'est la male heure qui m'...