• Le mort s’en va dans le brouillard
    Avec sa limousine en planches.
    Pour chevaux noirs deux vaches blanches,
    Un chariot pour corbillard.

    Hélas ! c’était un beau gaillard
    Aux yeux bleus comme les pervenches !
    Le mort s’en va dans le brouillard
    Avec sa limousine en planches.

    Pas de cortège babillard.
    Chacun en blouse des dimanches,
    ...

  •  
    Nuit d’ombre, nuit tragique, ô nuit désespérée !

    J’étouffe dans la chambre où mon âme est murée,
    Où je marche, depuis des heures, âprement,
    Sans pouvoir assourdir ni tromper mon tourment.
    Et j’ouvre la fenêtre au large clair de lune.
    Sur les champs nage au loin sa cendre bleue et brune.

    Comme une mélodie heureuse au dessin pur
    La colline...

  • De ses flancs ondulés quand j’ai vu la blancheur,
    Quand j’ai vu ses deux bras relevés sur sa tête,
    Comme au sommet vermeil d’une amphore de Crète
    Les deux anses du bord qui s’élèvent en chœur,

    O mort des anciens jours, j’ai compris ta douceur,
    Le charme évanoui de ton œuvre muette,
    Lorsqu’insensiblement tu couvrais de pâleur
    Un profil corinthien de...

  •  
    Les temps sont arrivés, des vieilles prophéties !
    Ils sont venus, les jours d'universelle horreur !
    Les ombres du néant, d'heure en heure épaissies,
    S'allongent sur nos fronts écrasés de terreur.

    Nous les vivons, les jours d'agonie et de râle !
    À l'orient, jamais plus de matins nouveaux !
    Comme le bronze noir qui ferme les caveaux,
    Le sol...

  • Ô sainte horreur du mal ! Devoir funèbre ! Ô haine !
    Quand Virgile suspend la chèvre au blanc troëne ;
    Quand Lucrèce revêt de feuilles l'homme nu ;
    Quand Ennius compare au satyre cornu
    Le bouc passant sa tête à travers la broussaille
    Qui fait qu'Europe au bain se détourne et tressaille ;
    Quand Moschus chante Enna ; quand Horace gaîment
    Suit Canidie, et...

  • Le silence déjà funèbre d’une moire
    Dispose plus qu’un pli seul sur le mobilier
    Que doit un tassement du principal pilier
    Précipiter avec le manque de mémoire.

    Notre si vieil ébat triomphal du grimoire,
    Hiéroglyphes dont s’exalte le millier
    A propager de l’aile un frisson familier !
    Enfouissez-le moi plutôt dans une armoire.

    Du souriant fracas...

  • Le silence déja funèbre d’une moire
    Dispose plus qu’un pli seul sur le mobilier
    Que doit un tassement du principal pilier
    Précipiter avec le manque de mémoire.

    Notre si vieil ébat triomphal du grimoire,
    Hiéroglyphes dont s’exalte le millier
    À propager de l’aile un frisson familier !
    Enfouissez-le-moi plutôt dans une armoire.

    Du souriant fracas...

  • Ô de notre bonheur, toi, le fatal emblème !

    Salut de la démence et libation blême,
    Ne crois pas qu’au magique espoir du corridor
    J’offre ma coupe vide où souffre un monstre d’or !
    Ton apparition ne va pas me suffire :
    Car je t’ai mis, moi-même, en un lieu de porphyre.
    Le rite est pour les mains d’éteindre le flambeau

    Contre le fer épais des portes du...

  • Ô de notre bonheur, toi, le fatal emblème !

    Salut de la démence et libation blême,
    Ne crois pas qu’au magique espoir du corridor
    J’offre ma coupe vide où souffre un monstre d’or !
    Ton apparition ne va pas me suffire :
    Car je t’ai mis, moi-même, en un lieu de porphyre.
    Le rite est pour les mains d’éteindre le flambeau
    Contre le fer épais des portes du...

  • Ô de notre bonheur, toi, le fatal emblème !

    Salut de la démence et libation blême,
    Ne crois pas qu'au magique espoir du corridor
    J'offre ma coupe vide où souffre un monstre d'or !
    Ton apparition ne va pas me suffire :
    Car je t'ai mis, moi-même, en un lieu de porphyre.
    Le rite est pour les mains d'éteindre le flambeau
    Contre le fer épais des portes du...