• (Traduit d’Anacréon.)

    La fille de Tantale, en sa forme nouvelle,
    Sur les bords phrygiens devint pierre, dit-on ;
    Et les dieux ont donné le vol de l’hirondelle
    À la fille de Pandion.

    Que je sois ton miroir, pour que vers moi sans cesse
    Tu penches ton beau front orné par les amours !
    Que je sois ta tunique, ô ma blanche maîtresse,...

  •  

    Pourquoi, tout à coup, quand tu joues,
    Ces airs émus et soucieux ?
    Qui te met cette fièvre aux yeux,
    Ce rose marbré sur les joues ?

    Ta vie était, jusqu’au moment
    Où ces vagues langueurs t’ont prise,
    Un ruisseau que frôlait la brise,
    Un matinal gazouillement.

                                *

    Comme ta beauté se révèle
    Au-...

  •  
    Si j’étais jeune fille, et si, dans ma saison,
    J’étais belle et poëte,
    Pour chanter, j’aimerais mieux un nid de pinson
    Qu’un trépied de prophète ;
    Je saurais peu quel vent pousse l’humanité
    Et quel trône vacille ;
    Mais je dirais son nom à chaque fleur, l’été,
    Si j’étais jeune fille.

    Je n’aurais jamais lu nos apôtres nouveaux ;
    ...

  •  
    Un baiser sur mon front ! un baiser, même en rêve !
    Mais de mon front pensif le frais baiser s'enfuit ;
    Mais de mes jours taris l'été n'a plus de sève ;
    Mais l'Aurore jamais n'embrassera la Nuit.

    Elle rêvait sans doute aussi que son haleine
    Me rendait les climats de mes jeunes saisons,
    Que la neige fondait sur une tête humaine,...

  • Quel ravissant plaisir d'entendre,
    Alice ! votre jeune voix,
    Plus mélodieuse et plus tendre
    Qu'un doux chant d'oiseaux dans les bois !

    Elle vibre, sonore et pleine,
    Comme un timbre d'un pur métal,
    Ou des perles d'or qu'on égrène
    Dans une coupe de cristal...

    Avec sa fraîcheur printanière,
    Avec ses beaux sons éclatants,
    On dirait des...

  • — A travers les plis de mon rideau rose,
    Qui me lance ainsi des rayons furtifs ?...
    La blonde Lune, sur les bruns massifs,
    N'ouvre pas encor sa paupière close...

    Ce n'est pas non plus le reflet morose
    D'un feu follet grêle aux bonds convulsifs ;
    Aucune lueur aux rameaux des ifs,
    Sous le vent des nuits, n'est encore éclose...

    En vain je me...

  •  
    La jeune fille est blanche,
    elle a des veines vertes
    aux poignets, dans ses manches
            ouvertes.

    On ne sait pas pourquoi
    elle rit. Par moment
    elle crie et cela
            est perçant.

    Est-ce qu'elle se doute
    qu'elle vous prend le cœur
    en cueillant sur la route
            des fleurs ?

    On dirait quelquefois
    ...

  • Brune à la taille svelte, aux grands yeux noirs, brillants,
    À la lèvre rieuse, aux gestes sémillants,
    Blonde aux yeux bleus rêveurs, à la peau rose et blanche,
    La jeune fille plaît : ou réservée ou franche,
    Mélancolique ou gaie, il n’importe ; le don
    De charmer est le sien, autant par l’abandon
    Que par la retenue ; en Occident, Sylphide,
    En Orient,...

  •  
    « OH ! rendez-moi ses traits, que je la voie encore,
    Que je la trouve ailleurs que dans mon souvenir.
    Ne peut-on l’arracher d’ici sans qu’on l’ignore ?
    Vous me faites bien peur, mais vous pouvez venir.
    Quelle que soit la main qui soulève la pierre
    Que depuis hier on voit au bout du cimetière,
    Cette main, je veux la bénir.

    « La nuit nous...

  • La jeune fille un peu souffrante me sourit
                et me dit : vous croyez ?
    Elle est en innocence et porte une petite
                bague d’argent tressé.

    Je vois tout près de moi ce petit corps si faible
                et je me penche en souriant
    vers cette enfant et lui dis : mademoiselle,
                qu’est devenue la supérieure du couvent ?

    ...