Racine est presque un Grec, Corneille est un romain ;
Molière, tout Français, a marqué son chemin
Sur le vieux sol gaulois avec sa muse franche,
Qui marchait nez au vent et le poing sur la hanche,
Œil vif, gorge orgueilleuse et bonnet de travers,
Raillant les faux...

« Comment mourra Paris ? quels insolents hasards
Oseraient, ce géant, le renverser sur l’herbe ?
Paris qui, d’âge en âge, a noué dans sa gerbe
Les éparses moissons d’Athène et des Césars !

» Lui, palais des palais, et bazars des bazars ;
Le cerveau de l’Europe, et...

J’ai pour Polichinel un fond de vieille haine :
Ce méchant contrefait rend la gaîté malsaine,
Et Guignol est un sot, l’ayant choisi bossu,
Et le montrant brutal, de l’avoir fait cossu.
Quel profit pour le goût de nos chers petits singes !
C’est la difformité qui...

Mon Dieu ! toi qui sais tout, oh ! ne m’ordonne pas
D’atteindre aux sombres jours de la froide vieillesse ;
De voir mon corps s’user, et tomber pièce à pièce,
Et la destruction me gagner pas à pas ;
...

Berger du monde, clos les paupières funèbres
Des deux chiens d’Yama qui hantent les ténèbres.

Va, pars ! Suis le chemin antique des aïeux.
Ouvre sa tombe heureuse et qu’il s’endorme en elle,
O terre du repos, douce aux hommes pieux !
Revêts-le de silence, ô terre...

Quand la Rome d’orgie, après le moindre choc,
Tombait de pourriture, ayant au cœur son chancre,
Ou comme un vieux vaisseau, désarmé de son ancre,
Sur une mer de sang sombrait de roc en roc ;

Guettant mourir la ville, enfoui sous son froc,
Un sale Juif, avec ses...

Je voudrais me plonger dans la source féconde
Où l’herbe au sable fin mêle ses verts réseaux,
Et reposer auprès de la Naïade blonde
Qui s’épanouit là comme une fleur des eaux.

Moi-même j’épandrais de son urne profonde
La nappe bleue et claire où tremblent les...

Poet: Léon Valade

C’était au sombre temps des guerres sans merci :
Des cadavres hideux couvraient le sol durci
Par la neige, et souvent se balançaient aux branches.
Quiconque, en cet hiver, parmi les plaines blanches,
Se fût aventuré la nuit, eût entendu
Maint arbre secouer dans l’...

Je suis étendu dans la boue,
Incapable de faire un pas ;
Il viendrait la plus lourde roue
Que je ne me bougerais pas.

Contre un poteau mon front s’appuie ;
En haut un homme est empalé.
Mordant mes haillons, une truie
Pousse un grognement désolé.

...

Mon âme vers ton front où rêve, ô calme sœur,
Un automne jonché de taches de rousseur,
Et vers le ciel errant de ton œil angélique,

Monte, comme dans un jardin mélancolique,
Fidèle, un blanc jet d’eau soupire vers l’Azur !
— Vers l’Azur attendri d’octobre pâle et...