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    Il me semble parfois, quand des mains forcenées
    Saisissent aux naseaux mon cheval qui hennit,
    Que je suis une forme équestre et de granit
    Debout sur l’arche d’ombre où passent les années.

    Haut cabré, l’étalon colossal que j’étreins
    Domine une perspective monumentale,
    Où sa queue héroïque, ainsi qu’un fleuve, étale
    Sur le pavé sacré les ondes...

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    Oui je t'aime, cité, création de Pierre ;
    J'aime le morne aspect de ta large rivière,
    J'aime tes dômes d'or où l'oiseau fait son nid,
    Et tes grilles d'airain et tes quais de granit.
    Mais ce qu'avant tout j'aime, ô cité d'espérance,
    C'est de tes blanches nuits la molle transparence,
    Qui permet, quand revient le mois heureux des fleurs,
    Que l'...

  • C’est un fort beau cheval : une large poitrine,
    Des jambes de gazelle, et dans chaque narine
                    Une fauve lueur,
    La queue échevelée, une crinière folle
    Qui se déroule au vent comme une banderole
                    Sur le col en sueur ;

    Des yeux fiers, pleins de vie, ardents comme la braise,
    Qu’on prendrait pour deux trous au mur d’une...

  • J’ai mis le pied dans l’étrier ;
    Que ton galop, mon fier coursier,
    Au loin m’emporte !
    Ton pauvre maître devient fou ;
    Il faut aller… je ne sais où…
    Qu’importe ?…

    Comme elle me croyait...