• Il parle italien avec un accent russe.
    Il dit : « Chère, il serait précieux que je fusse
    « Riche, et seul, tout demain et tout après-demain.
    « Mais riche à paver d’or monnayé le chemin
    « De l’Enfer, et si seul qu’il vous va falloir prendre
    « Sur vous de m’oublier jusqu’à ne plus entendre
    « Parler de moi sans vous dire de bonne foi :
    « Qu’est-ce que ce...

  •  
    Il parle italien avec un accent russe.
    Il dit : « Chère, il serait précieux que je fusse
    « Riche, et seul, tout demain et tout après-demain.
    « Mais riche à paver d’or monnayé le chemin
    « De l’Enfer, et si seul qu’il vous va falloir prendre
    « Sur vous de m’oublier jusqu’à ne plus entendre
    « Parler de moi sans vous dire de bonne foi :
    « Qu’est-ce...

  •  
    Lorsque je vivais loin de vous,
    Toujours triste, toujours en larmes,
    Pour mon cœur malade et jaloux
    Le sommeil seul avait des charmes.
    Maintenant que tu m’appartiens
    Et que mon cœur a sa pâture,
    – Il ne m’est plus qu’une torture,
    Le sommeil cher aux jours anciens.

    Lorsque je dormais loin de vous,
    Dans un rêve toujours le même,...

  •  
    A l’heure d’amour, l’autre soir,
    La Mort près de moi vint s’asseoir ;
    S’asseoir, près de moi, sur ma couche.

    En silence, elle s’accouda.
    Sur mes yeux clos elle darda
    Son grand œil noir, lascif et louche ;

    Puis, comme l’amante à l’amant,
    Elle mit amoureusement
    Sa bouche sur ma bouche !

    « Viens, dit le spectre en m’enlaçant,...

  • La belle fille blanche et rousse,
    De la sorte, au long du buisson,
    Entretient la mère Lison
    À voix mélancolique et douce :

    « Moi cont’ laquell’ sont à médire
    Les fill’ encor ben plus q’les gars,
    J’tiens à vous esposer mon cas,
    Et c’est sans hont’ que j’vas vous l’dire,

    Pac’que vous avez l’humeur ronde,
    Et, q’rapportant sans v’nin ni fiel...

  • Muse au beau front, muse sereine,
    Plus de satire, j'y consens.
    N'offensons pas avec ma haine
    Le calme éther d'où tu descends.
    Je chante en ces vers caressants
    Une lèvre de pourpre, éclose
    Sous l'éclair des cieux rougissants,
    Ici tout est couleur de rose.

    Ma guerrière a le front d'Hélène.
    Son long regard aux feux puissants
    Resplendit comme...

  • Tu fus une grande amoureuse
    À ta façon, la seule bonne
    Puisqu'elle est tienne et que personne
    Plus que toi ne fut malheureuse,
    Après la crise de bonheur
    Que tu portas avec honneur.

    Oui, tu fus comme une héroïne,
    Et maintenant tu vis, statue
    Toujours belle sur la ruine
    D'un espoir qui se perpétue
    En dépit du Sort évident,
    Mais tu...

  • Oui dès l'instant que je vous vis
    Beauté féroce, vous me plûtes
    De l'amour qu'en vos yeux je pris
    Sur-le-champ vous vous aperçûtes
    Ah ! Fallait-il que je vous visse
    Fallait-il que vous me plussiez
    Qu'ingénument je vous le disse
    Qu'avec orgueil vous vous tussiez
    Fallait-il que je vous aimasse
    Que vous me désespérassiez
    Et qu'enfin je m'...

  • Une amoureuse flamme
    Consume mes beaux jours ;
    Ah ! la paix de mon âme
    A donc fui pour toujours !

    Son départ, son absence
    Sont pour moi le cercueil ;
    Et loin de sa présence
    Tout me paraît en deuil.

    Alors, ma pauvre tête
    Se dérange bientôt ;
    Mon faible esprit s'arrête,
    Puis se glace aussitôt.

    Une amoureuse...