• L'aube en riant sortait de sa couche irisée,
    Couronnant les coteaux de son éclat vermeil,
    Et faisait aux rameaux tout baignés de rosée,
    Pendre, en gouttes d'argent, les baisers du soleil.

    Jouant dans les feuilles, une brise sonore
    Secouait en passant des parfums dans les airs,
    Et, sous les frais taillis qu'illuminait l'aurore,
    Les oiseaux à l'envi...

  • Échos, souffles, concerts de l'onde et du feuillage !
    Que seraient vos accents, vos bruits, vos mille sons,
    Si le poète ému, traduisant ce langage,
    N'exprimait en ses vers l'âme de vos chansons ?...

    G. M.

    I

    Je suis, je suis la folle brise,
    Le soupir de l'aube ou du soir ;...

  • Je suis la riante couronne,
    Le voile frais et parfumé
    Dont le front des bois s’environne
    Aux rayons du soleil de mai.

    Je suis la verte chevelure
    Qui, sur les branchages mouvants,
    Se joue, ondoyante parure,
    Aux caprices ailés des vents

    Avec moins de charme et de grâce
    Flottent, sur un cou virginal,
    Les longues tresses où s’enlace...

  • Ta voix, jusque dans ma retraite,
    S'est fait entendre, ô mes amours !
    Son doux accent sait rendre à ton poète
    Le feu divin do ses premiers beaux jours.
    Puisque ton cœur fidèle garde encore
    Le souvenir des plaisirs de vingt ans,
    Mon luth aussi redeviendra sonore
    Pour célébrer Lisette et le printemps... (Bis).

    Qu'ils étaient beaux ces jours...

  • Légers vaisseaux de l'Ausonie
    Glissez sur le cristal des mers ;
    Doux zéphyrs, vers la Messénie,
    Guidez ma voile dans les airs...
    Près d'un époux et près d'un père,
    Objets de vœux longtemps déçus,
    Ramenez la fille d'Homère
    Aux bords heureux du Pamisus !...

    Blancs oiseaux dont le cou flexible
    Se courbe en gracieux contours,
    Qui fendez...

  • Quel ravissant plaisir d'entendre,
    Alice ! votre jeune voix,
    Plus mélodieuse et plus tendre
    Qu'un doux chant d'oiseaux dans les bois !

    Elle vibre, sonore et pleine,
    Comme un timbre d'un pur métal,
    Ou des perles d'or qu'on égrène
    Dans une coupe de cristal...

    Avec sa fraîcheur printanière,
    Avec ses beaux sons éclatants,
    On dirait des...

  • Protée est mon parfait emblème :
    Nul jamais ne peut me saisir...
    Je porte un riant diadème
    Formé des roses du plaisir !

    Mon sourire inspire l'ivresse ;
    Mon regard fait germer des fleurs...
    Je suis la grande enchanteresse
    Qui promet l'oubli des douleurs !...

    Mais, aux caresses de mes songes,
    L'homme follement délecté
    Veut en vain par...

  • Sur les cordes d'or de la Lyre,
    Résonnent les voix du printemps,
    La jeunesse avec son délire,
    L'espérance avec son sourire,
    L'amour et ses vœux inconstants...

    Plus légères, plus fugitives
    Que la brise dans les roseaux,
    Elles mêlent leurs notes vives
    Aux baisers de l'onde à ses rives,
    Aux chants des bois et des oiseaux.

    Bientôt il...

  • L'HEURE DU BERGER

    C'est l'heure enchanteresse où, dans l'ombre, Diane,
    Versant au sein des bois son plus tendre rayon,
    En secret, vient poser son baiser diaphane
    Sur les lèvres en fleurs du bel Endymion !

    G. M.

    I

    Sur son orbe d'argent s'élevant par degré,...

  • Du Christ une larme bénie
    Sur l’homme ingrat tombée un jour
    Fut par les anges recueillie
    Et portée au divin séjour

    De cette perle sans pareille,
    Le Seigneur d’un souffle créa
    Un séraphin, chaste merveille,
    Dont le doux nom fut Éloa.

    De cet ange né d’une larme,
    Ô femmes ! vous êtes les sœurs...
    Pour vous douer d’un tendre charme,...