Ta voix, jusque dans ma retraite,
S'est fait entendre, ô mes amours !
Son doux accent sait rendre à ton poète
Le feu divin do ses premiers beaux jours.
Puisque ton cœur fidèle garde encore
Le souvenir des plaisirs de vingt ans,
Mon luth aussi redeviendra sonore
Pour célébrer Lisette et le printemps... (Bis).
Qu'ils étaient beaux ces jours et d'ivresse et de fête
Où piquante grisette
Au sourire si frais,
Agaçante et coquette,
Gaiment tu folâtrais !...
Amour, tous tes secrets,
Alors je les savais ;
Comme tu m'inspirais
Pour chanter ma Lisette !
Mais j'ai vu s'enfuir ce délire .
Qui jadis enflammait ma voix,
Et j'ai senti s'éteindre sur ma lyre
Les chants d'amour qui naissaient sous mes doigts.
Mon cœur, hélas ! est seul resté lé même ;
Là, par les ans, rien ne fut effacé ;
A chaque instant, j'y revois ce que j'aime,
Et mon présent sourit à mon passé ;
Oui, le présent s'embellit du passé....
Qu'ils étaient beaux ces jours et d'ivresse et de fête
Où piquante grisette,
Au sourire si frais,
Agaçante et coquette,
Gaiment tu folâtrais !...
Amour, tous mes secrets,
Alors tu les savais ;
Oh ! combien je t'aimais,
Ma charmante Lisette !...
Te voici.... viens que je t'embrasse !...
Mais, est-ce toi, toi, mes amours ?....
Le temps jaloux n'a point flétri la grâce
Qui de ta joue animait les contours;
Je te revois, ô ma douce maîtresse,
Avec les fleurs qui paraient mes vingt ans :
Comme en mon cœur, je trouve avec ivresse
Lisette encore à son plus beau printemps,
Je trouve encor Lisette en son printemps !
Il n'a point fui pour toi, cet heureux jour de fête
Où piquante grisette
Aux sémillants atours,
Agaçante et coquette,
Tu fixais les amours....
La perle des beaux jours,
La reine des amours,
C'est toi, c'est toi toujours,
Ma charmante Lisette !...