Nous n’avons demandé le secours d’aucun roi ;
Mais on te peut tout dire et confier, à toi,
Soldat républicain, cœur loyal, homme juste
Dont rien n’a pu lasser le dévoûment robuste.
Nous sommes en danger, Garibaldi ! Depuis
Deux sombres mois plus noirs et plus lourds que les nuits,
L’invasion est là, piétinant sur la France.
Cris de rage,...
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Ile charmante et douce, ô Jersey ! Qu’en dis-tu ?
Voilà vingt ans, ton port par les vagues battu,
Accueillait des proscrits qui t’arrivaient de France.
Leurs fronts plissés mais non courbés par la souffrance,
Convenaient aux soldats de notre liberté.
Ils ne t’abusaient pas. Leur fière pauvreté
Demandait au travail de payer ton asile.
À ces... -
Le Destin a voulu que vous fussiez charmante,
Et vous l’êtes. Riez, miss Mary, regardez :
Vous charmez toute chose et tout vous complimente ;
Les cœurs courent à vous, par vos beaux yeux guidés.
Et vos cheveux sont d’or, l’air de mai les tourmente,
Votre frais rire éclate en grelots saccadés ;
On vous aime de tout, même d’être inclémente,... -
Ainsi que l’alouette
Au bord du champ,
Le paisible poëte
Et dominant l’Fera son chant.De sa voix attendrie
Il redira
Ton angoisse, ô patrie !
Il chanteraTa grandeur dans l’épreuve
Et ton courroux,
Et tes voiles de veuve,
Sacrés pour tous.Il dira, chère France,
Comment... -
Sans craindre que le vent nauséabond altère,
Muse, avec tes rosiers la neige de tes seins,
Tu peux, fille robuste à la parole austère,
Pénétrer avec moi dans les Antres malsains,Dans les gouffres du rire et des pleurs lamentables,
Des haillons que le vin a rougis tristement,
Où, harassé d’ennui, les coudes sur les tables,
Se vautre le bétail de l’... -
Victime au cœur blessé par les flèches d’Éros,
Lorsque tu fatiguais les échos de Naxos
Du bruit de tes sanglots, douloureuse Ariane,
Pâle, le front caché dans ta main diaphane,
Que le jour traversait de ses roses rayons,
Savais-tu, savais-tu que, vainqueur des lions,
Couché sur l’éclatante échine des panthères,
Iacchus, qui préside aux... -
Je t’aime et je t’adore, ô corps harmonieux
Où vivent les contours des antiques statues,
Marbre fort et serein, colosse glorieux
Aux jambes de blancheur et de grâce vêtues ;Car ton front rayonnant, de cheveux embrasés
Se couvre, comme un mont couronné par l’aurore ;
Sur tes seins, aux lueurs du soleil exposés,
Ma lèvre retentit avec un bruit sonore... -
Sache-le, paysan, la terre
Que tu vois n’est pas seulement
La matrice où, dans le mystère,
Germe la vie en pur froment.Ce n’est pas seulement de l’orge
Du trèfle pour tes bestiaux,
Ou du minerai pour ta forge,
Du bois pour tes matériaux.C’est mieux encor, c’est la patrie,
La patrie, entends-tu ? Le sol
D’où vers la lumière... -
I
Les hauteurs du ciel pur et clair
Sont lugubrement enfumées ;
La Marseillaise embrase l’air,
Comme au temps des quatorze armées ;Sa voix dit : « L’étranger est là ! »
Et voici que la France entière,
À cette voix qui l’appela,
Court purifier la frontière.Au premier et vibrant appel,
L’... -
Nos pères ont eu cette honte
De connaître la liberté ;
Ils étaient ceux que rien ne dompte,
Ils bravaient l’éclair irrité.Les miasmes venus de France
Avaient empoisonné leurs cœurs ;
On lisait : paix et délivrance
Sur leurs jeunes drapeaux vainqueurs.Leur rire semblait un tonnerre
Et, comme les feuilles des...