• Source intarissable d’erreurs,
    Poison qui corromps la droiture
    Des sentiments de la nature,
    Et la vérité de nos cœurs ;
    Feu follet, qui brilles pour nuire,
    Charme des mortels insensés,
    Esprit, je viens ici détruire
    Les autels que l’on t’a dressés.

    Et toi, fatale poésie,
    C’est lui, sous un nom...

  •  

    Accablé de paresse et de mélancolie,
    Je rêve dans un lit où je suis fagoté,
    Comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté,
    Ou comme un Don Quichotte en sa morne folie.

    Là, sans me soucier des guerres d'Italie,
    Du comte Palatin, ni de sa royauté,
    Je consacre un bel hymne à cette oisiveté
    Où mon âme en langueur est comme...

  • Philis me traite avec rigueur ;
    Mon cœur, jour et nuit, en soupire.
    Ne vous affligez pas, mon cœur :
    ...

  • Recevez de nos mains cette illustre couronne,
    Dont l’éclat immortel a des charmes si doux ;
    Nous n’avons encor veu personne
    Qui la meritast mieux que vous.
    Vos vers sont d’un tel prix que rien ne...

  •       Vous dont le pinceau téméraire
    Représente l’hiver sous l’image vulgaire
          D’un vieillard faible et languissant,
    Peintres injurieux, redoutez la colère
          De ce dieu terrible et puissant :
          Sa vengeance est inexorable,
    Son pouvoir jusqu’aux cieux sait porter la terreur ;
    Les efforts des Titans n’ont rien de comparable
          Au...

  • De Sevigné, depuis deux jours en-çà,
    Ma Lettre tient les trois parts de sa gloire :
    Elle luy plût, et cela se passa

    ...
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    Que l’art est industrieux
    Dans les grand dessains qu’il tente
    Et qu’en decuant des yeux
    L’âme se trouve contante.

    Je connoy cette Cité
    Et j’y voy les belles marques
    De l’Illustre piété
    Du plus sainct de nos Monarques.

    Que ce pont rustique est beau!
    Que le graveur eut d’adresse!
    D’en bastir un en l’eau,
    Malgré sa...

  • Auprès de cette grotte sombre
    Où l’on respire un air si doux,
    L’onde lutte avec les cailloux,
    Et la lumière avecque l’ombre.

    Ces flots lassés de l’exercice
    Qu’ils ont fait dessus ce gravier,
    Se reposent dans ce vivier
    Où mourut autrefois Narcisse.

    C’est un des miroirs où le Faune
    Vient voir si son teint cramoisi,
    Depuis que l’amour...

  • Je sais que Partisan d’une austère sagesse,
    Que nourri de l’esprit d’Épicure et Lucrèce,
    Tu penses que le Sage avec tranquillité
    Laisse couler en paix cette suite d’années
    Dont nous font en naissant présent les Destinées ;
    Qu il ne doit, occupé de son oisiveté,
    S’embarrasser des soins de la Chose publique,
    Mais goûter à longs traits la molle Volupté,...

  • Je sais que, partisan d’une austère sagesse,
    Que, nourri de l’esprit d’Épicure et Lucrèce,
    Tu penses que le sage avec tranquillité
    Laisse couler en paix cette suite d’années
    Dont nous font en naissant présent les destinées ;
    Qu il ne doit, occupé de son oisiveté,
    S’embarrasser des soins de la chose publique,
    Mais goûter à longs traits la molle volupté...