Le Paresseux

 

Accablé de paresse et de mélancolie,
Je rêve dans un lit où je suis fagoté,
Comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté,
Ou comme un Don Quichotte en sa morne folie.

Là, sans me soucier des guerres d'Italie,
Du comte Palatin, ni de sa royauté,
Je consacre un bel hymne à cette oisiveté
Où mon âme en langueur est comme ensevelie.

Je trouve ce plaisir si doux et si charmant,
Que je crois que les biens me viendront en dormant,
Puisque je vois déjà s'en enfler ma bedaine,

Et hais tant le travail, que, les yeux entrouverts,
Une main hors des draps, cher Baudoin, à peine
Ai-je pu me résoudre à t'écrire ces vers.

 

Accablé de paresse et de mélancolie,
Je rêve dans un lit où je suis fagoté,
Comme un lièvre sans os qui dort dans un pâté,
Ou comme un Don Quichotte en sa morne folie.

Là, sans me soucier des guerres d'Italie,
Du comte Palatin, ni de sa royauté,
Je consacre un bel hymne à cette oisiveté
Où mon âme en langueur est comme ensevelie.

Je trouve ce plaisir si doux et si charmant,
Que je crois que les biens me viendront en dormant,
Puisque je vois déjà s'en enfler ma bedaine,

Et hais tant le travail, que, les yeux entrouverts,
Une main hors des draps, cher Baudoin, à peine
Ai-je pu me résoudre à t'écrire ces vers.

Collection: 
1614

More from Poet

  • Assis sur le bord d'un chantier
    Avec des gens de mon métier,
    C'est-à-dire avec une troupe
    Qui ne jure que par la coupe,
    Je m'écrie, en lâchant un rot :
    Béni soit l'excellent Bilot !
    Il nous a donné un fromage
    A qui l'on doit bien rendre hommage.
    Ô...

  • .Jeune déesse au teint vermeil,
    Que l'Orient révère,
    Aurore, fille du Soleil,
    Qui nais devant ton père,
    Viens soudain me rendre le jour,
    Pour voir l'objet de mon amour.

    Certes, la nuit a trop duré ;
    Déjà les coqs t'appellent :
    Remonte sur ton char...

  • Voici le rendez-vous des Enfants sans souci,
    Que pour me divertir quelquefois je fréquente.
    Le maître a bien raison de se nommer La Plante
    Car il gagne son bien par une plante aussi.

    Vous y voyez Bilot, pâle morne et transi,
    Vomir par les naseaux une vapeur errante...

  • Que de ton beau jardin les merveilles j'admire !
    Que tout ce qu'on y voit, que tout ce qu'on y sent
    A d'aimables rapports avec le doux accent
    De ce divin oiseau qui chante et qui soupire !

    Qu'après ces rares sons dont triomphe ta lyre,
    Mon oreille se plait au...

  • Vos attraits n'ont plus rien que l'épée et la cape ;
    Votre esprit est plus plat qu'un pied de pèlerin ;
    Vous pleurez plus d'onguent que n'en fait Tabarin,
    Et qui voit votre nez le prend pour une grappe.

    Vous avez le museau d'un vieux limier qui lape,
    L'oeil d'un...