Ceci, c’est donc Voltaire !
                                   Oui, je reconnais là
Ce « sourire hideux » que Musset flagella.
Le bronze grandit l’homme et lui donne du torse ;
Mais c’est bien là toujours la même lèvre torse,
Qui, de miel pour les rois ― ô...

 
Tandis qu’un roi sans cœur les marchandait là-bas,
Nos ancêtres avaient, sous le feu des combats,
Conservant jusqu’au bout l’espérance dernière,
En chevaliers sans peur tenu haut leur bannière.

Peuple vingt fois trahi, vendu, sacrifié,
Pour défendre le sol...

 
Sur les murs de Québec, au milieu des vieux ormes
Qui font un dôme vert aux contreforts énormes
Du cap qui sert d’assise à la fière cité,
Colosse dominant un port mouvementé
Dont l’orbe s’ouvre au fond d’un bassin gigantesque,
Se dresse un obélisque au...

 
C’était après les jours sombres de Gravelotte :
La France agonisait.

                         Bazaine Iscariote,
Foulant aux pieds honneur et patrie et serments,
Venait de livrer Metz aux reîtres allemands.
Comme un troupeau de loups sorti des steppes...

Vincent était un saint abbé,
De mille vertus imbibé ;
Poussant, en droite ligne,
Son vœu vers le ciel. Entre temps,
Vigneron des...

 
Le dernier des martyrs ?... Non pas ; le plus récent !
Les oppresseurs se sont toujours trompés : le sang
Des héros en produit infailliblement d’autres.
Le bon droit n’en est pas à ses premiers apôtres ;
Il n’en est pas non plus à ses derniers martyrs.
Avant...

J’ai bien connu jadis le vieux Baptiste Auclair.
C’était un grand vieillard jovial, ayant l’air
Déluré d’un ancien capitaine en retraite.
Autrefois au Nord-Ouest il avait fait la traite,
Et sa fortune aussi, disait-on dans le temps ;
Mais cela n’était pas bien sûr...

 
L’assiégeant se rangeait sur l’immense plateau...
Or Montcalm l’avait dit : ― L’on me verra, plutôt
Que de céder au nombre,
Jusqu’au dernier moment défendre sans pâlir
Mes derniers bastions, et puis m’ensevelir
Sous leur dernier décombre !

Depuis des...

Le voyage fut ride, et le péril fut grand.
Pourtant, après avoir, plus de deux mois durant,
Vogué dans les hasards de l’immensité fauve,
La petite flottille arriva saine et sauve
Auprès de bords perdus sous d’étranges climats…
— Terre ! cria la voix d’un mousse au...

 
Un soir de l’an dernier, à la fin de septembre,
Au temps où sur les prés flotte l’odeur de l’ambre,
Où les blés blondissants ondulent mollement
Comme des flots d’or pleins d’un doux bruissement,
Je passais, par hasard, dans un petit village
Qui s’élève...