Amour et charité ! quelque part qu’on vous trouve,
Dieu va venir : qu’un seul s’en souvienne et le prouve,
Qu’un seul où je m’en vais me réclame tout bas :
Qui donc me sauverait, s’il ne me sauvait pas ?
S’il ne disait : Pitié ! c’est moi… Non ! qu’il se taise.
Non ! qu’en frappant sur moi l’éternité s’apaise.
Moi, je veux bien pleurer, et mourir, et mourir...
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C’est celle dont jadis la vaporeuse image
M’apparut en fuyant, comme un léger nuage
Glisse en un ciel d’azur…
(A. J. Guirot)Bientôt j’irai dormir d’un sommeil sans alarmes ;
Heureux si, dans la nuit dont je serai couvert,
Un œil indifférent donne en... -
I
Regardez-les passer, ces couples éphémères !
Dans les bras l’un de l’autre enlacés un moment,
Tous, avant de mêler à jamais leurs poussières,
Font le même serment :... -
Fait d’héroïsme et de clémence,
Présent toujours au moindre appel,
Qui de nous peut dire où commence,
Où finit l’amour maternel ?Il n’attend pas qu’on le mérite,
Il plane en deuil sur les ingrats ;
Lorsque le père déshérite,
La mère laisse ouverts ses bras ;Son crédule dévoûment reste
Quand les plus vrais nous ont menti,
... -
Filles de Jupiter, vierges aux longues tresses,
Je dirai de Vulcain les antiques détresses,
Et quel bâtard céleste arriva le premier
Avant l’enfant amour et le filet d’acier !Quand Vénus au dieu Mars, sous les pins de Sicile,
Pour la première fois fut pliante et facile,
Le boiteux immortel, le forgeron divin
Jura ― les dieux puissants ne jurent pas... -
COMME si vous aviez pris racine en mon cœur,
Je vous dirai toujours : Beaux arbres , je vous aime !
Erables, vous surtout, dont la feuille est l’emblème
Du pays où je vis ma joie et ma douleur.Qu’un tendre amour rend l’âme encline à la douceur !
Depuis que j’ai passé sous votre ombre, un poème
Chante adorablement au-dedans de moi-même,
Comme... -
Dans le jardin, où des lions mélancoliques
Traînent le char du vieil amour,
Mes yeux ont allumé leurs braises sur la tour
Et regardent, mélancoliques,
Traîner le char du vieil amour.Des chapelets de seins enguirlandent le bord
Des seins de reine, où sont plantés des couteaux d’or.Le sourire des Omphales, qui plus ne bouge,
Et les yeux de... -
Le vent d’orage, allant où quelque dieu l’envoie,
S’il rencontre un parterre, y voudrait bien rester :
Autour du plus beau lis il s’enroule et tournoie,
Et gémit vainement sans pouvoir s’arrêter.— « Demeure, endors ta fougue errante et soucieuse,
Endors-la dans mon sein, lui murmure la fleur.
Je suis moins qu’on ne croit fière et silencieuse,... -
Qui veut avant le point du jour,
Vers le bien-aimé de mon âme,
Parce que je languis d'amour,
Porter le secret de ma flamme ?O mon cœur, à quel cœur discret
Peux-tu te confier encore ? -
Si l'alouette a mon secret,
Elle ira le dire à l'Aurore.Le désir de son javelot
A percé mon cœur qui se brise. -
Si je dis mon secret au... -
Allez au pays de Chine,
Et sur ma table apportez
Le papier de paille fine
Plein de reflets argentés !Pour encre et pour écritoire,
Allez prendre à l’Alhambra
Le sang d’une mûre noire
Et l’écorce d’un cédrat !Au fond des vertes savanes
...
Où l’oiseau pousse son cri,
Ramassez dans les lianes
La plume d’un colibri !