Regarde : plus de feux, plus de bruit. Tout se tait.
                            La lune tout à l'heure à l’horizon montait,
                            Tandis que tu parlais....

LA FEMME.

Nous n’avons plus d’argent pour enterrer nos morts.
Le prêtre est là, marquant le prix des funérailles;
Et les corps étendus, troués par les mitrailles,
Attendent un linceul, une croix, un remords.

Le meurtre se fait roi. Le vainqueur...

Ah, la danse ! La danse
qui fait battre le coeur,
c’est la vie en cadence
enlacée au bonheur.

Accourez, le temps vole,
saluez s’il-vous-plaît,
l’orchestre a la parole
et le bal est complet.

Sous la lune étoilée
quand brunissent les bois...

Il est des maux sans nom, dont la morne amertume
Change en affreuses nuits les jours qu’elle consume.
Se plaindre est impossible ; on ne sait plus parler ;
Les pleurs même du cœur refusent de couler.
On ne se souvient pas, perdu dans le naufrage,
De quel astre...

Il est deux Amitiés comme il est deux Amours.
        L’une ressemble à l’imprudence ;
Faite pour l’âge heureux dont elle a l’ignorance,
        C’est une enfant qui rit toujours.
        Bruyante, naïve, légère,
        Elle éclate en transports joyeux.
Aux...

                   •  I  •

                  MARINA.
Vois-tu ! si j’avais ta beauté,
Cousine, et sa fleur jeune et tendre,
Je me garderais bien d’attendre,
Seule dans ma fidélité.
Pour un marin qui trace l’onde
Au lieu de m’...

Sombre douleur, dégoût du monde,
Fruit amer de l’adversité,
Où l’âme anéantie, en sa chute profonde,
...

Je m’ignorais encor, je n’avais pas aimé.
L’amour ! si ce n’est toi, qui pouvait me l’apprendre ?
À quinze ans, j’entrevis un enfant désarmé ;
Il me parut plus folâtre que tendre :
    D’un trait sans force il effleura mon cœur ;
    Il fut léger comme un riant...

Quoi ! les flots sont calmés, et les vents sans colère
Aplanissent la route où je vais m’égarer !
J’ai vu briller le phare, et l’onde qui s’éclaire
Double l’affreux signal qui doit nous séparer !
Que fait-il ? Ah ! s’il dort, il rêve son amie ;
Bercé dans mon image...

Dusses-tu me punir de rompre la première
Le serment imprudent qui fit pleurer l’amour ;
Dusses-tu repousser l’invincible retour
Qui ramène vers toi mon âme tout entière ;
Cette raison cruelle, où se cache l’orgueil,
        M’a déjà coûté tant de larmes !...