A l'occasion de leur mariage
Voici la saison des pervenches
Par les ravins et les closeaux,
L'ombre palpite sous les branches,
Les rayons dorment sur les eaux.
Les pommiers sont en robes blanches ;
Pan soupire dans les roseaux ;
C'est l'Eté qui prend ses revanches
Mariez-vous, petits oiseaux !
La vie est belle à son aurore...
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C'est un bloc écrasant dont la crête surplombe
Au-dessus des flots noirs, et dont le front puissant
Domine le brouillard, et défie en passant
L'aile de la tempête ou le choc de la trombe.
Enorme pan de roc, colosse menaçant
Dont le flanc narguerait le boulet et la bombe,
Qui monte d'un seul jet dans la nue, et retombe
Dans le gouffre insondable où sa... -
Massifs harmonieux, édens des flots tranquilles,
D'oasis aux fleurs d'or innombrables réseaux,
Que la vague caresse et que les blonds roseaux
Encadrent du fouillis de leurs tiges mobiles.
Bosquets que l'onde berce au doux chant des oiseaux,
Des zéphirs et des nids pittoresques asiles,
Mystérieux et frais labyrinthe, Mille-Iles,
Chapelet d'émeraude... -
Au détour du courant où le flot qui la ronge
Embrasse les contours de l'Ile d'Orléans,
Comme une tombe énorme, entre deux géants,
La blanche cataracte au fond du gouffre plonge.
Indicibles attraits des abîmes béants !
Imposantes rumeurs que la brise prolonge
Lourds flocons écumeux qui passez comme un songe,
Et que le fleuve emporte aux mornes océans... -
Quand tous les jours mon coeur vieilli se désenchante,
Pourrais-je ne pas faire un sympathique accueil
A ce frère inconnu dont la pitié touchante
Vient verser de si loin du baume sur mon deuil !
Merci ! quand se gravait, dans une heure méchante,
Le mot désespérance en travers de mon seuil,
Au fond de ma tristesse amère et desséchante,
Merci pour... -
L'onde majestueuse avec lenteur s'écoule ;
Puis, sortant tout â coup de ce calme trompeur,
Furieux, et frappant les échos de stupeur,
Dans l'abîme sans fond le fleuve immense croule.
C'est la Chute ! son bruit de tonnerre fait peur
Même aux oiseaux errants, qui s'éloignent en foule
Du gouffre formidable où l'arc-en-ciel déroule
Son écharpe de feu... -
Depuis les feux de l'aube aux feux du crépuscule,
Le soleil verse à flots ses torrides rayons ;
On voit pencher la fleur et jaunir les sillons
Voici les jours poudreux de l'âpre canicule.
Le chant des nids a fait place au chant des grillons ;
Un fluide énervant autour de nous circule ;
La nature, qui vit dans chaque animalcule,
Fait frissonner d'... -
A Mlle C.D.
Qui n'aime à visiter ta montagne rustique,
O lac qui, suspendu sur vingt sommets hardis,
Dans ton lit de joncs verts, au soleil resplendis,
Comme un joyau tombé d'un écrin fantastique ?
Quel mystère se cache en tes flots engourdis ?
Ta vague a-t-elle éteint quelque cratère antique ?
Ou bien Dieu mit-il 1à ton urne poétique
... -
Hozanna ! La forêt renaît de ses ruines ;
La mousse agrafe au roc sa mante de velours ;
La grive chante ; au loin les grands boeufs de labours
S'enfoncent tout fumants dans les chaudes bruines ;
Le soleil agrandit l'orbe de son parcours ;
On ne sait quels frissons passent dans les ravines ;
Et dans l'ombre des nids, fidèle aux lois divines,
Bientôt va... -
Bravant dans ses rigueurs notre zone neigeuse,
Tourterelle échappée à l'Orient vermeil,
Qui donc a dirigé ton aile voyageuse
Vers nos pays du Nord oubliés du soleil ?
Toi dont Venise, au chant de sa lagune heureuse,
Berça le premier rêve et le premier sommeil !
Quel caprice a conduit ta course aventureuse
Vers nos bords où l'été n'a qu'un tardif...