Dans Vérone, la belle et l’antique guerrière,
Il est de grands tombeaux, où, tout bardés de fer,
Muets, et les deux mains jointes pour la prière,
Sur leurs écus sculptés gisent les Scaliger.

Rigidement serrés dans leur robe de pierre,
Sur leur front fatigué par l’...

Quand le Titan roula des voûtes immortelles,
Foudroyé par le bras du Kronide irrité,
Les pleurs ne mouillaient point ses farouches prunelles.
Il se sentait vaincu, mais toujours indompté.

Sous l’ongle du vautour à ses flancs incrusté,
Il amassait en lui les...

La lune sur le Nil, splendide et ronde, luit.
Et voici que s’émeut la nécropole antique
Où chaque roi, gardant la pose hiératique,
Gît sous la...

 
À Félicien Rops.

Enlace moi plus fort ! que mon désir soit tel,
Qu’il prête à nos baisers une ivresse sublime !
Que ton sein soit le gouffre où le remords s’abîme ;
Prends, et brûle mon cœur sur le bûcher charnel !

Parjure du serment que je...

Midi. L’air brûle, et sous la terrible lumière
Le vieux fleuve alangui roule des flots de plomb ;
Du zénith aveuglant le jour tombe d’aplomb,
Et l’...

 
Dans le fond du palais, sur sa couche d’airain,
Agamemnon repose et son âme se noie
Dans le divin sommeil ; le souvenir de Troie
Vient à peine parfois plisser son front serein.

Il dort et pour ses yeux le jour du lendemain
Ne luira pas. Le cœur plein de...

 
Voici le Monstre ailé, mon fils, lui dit la Muse.
Sous son poil rose court le beau sang de Méduse ;
Son œil réfléchit tout l’azur du ciel natal,
Les sources ont lavé ses sabots de cristal,
À ses larges naseaux fume une brume bleue
Et l’Aurore a doré sa...

Ce soir, seul au haut bout, car il n’a pas d’égaux,
Diego Laynez, plus pâle aux lueurs de la cire,
S’est assis pour souper avec ses hidalgos.

Ses fils...

 
Franchis l’arc triomphal qui croulera demain
Et regarde, plus vaste à la splendeur nocturne,
Du lac de Curtius à celui de Juturne,
Ce qui naguère fut le grand forum romain.

Un vil peuple y débat le sort du genre humain
Et le vote vénal emplit la ciste et l’...

 
Pax et Robur.

Très illustre Empereur, fils d’Alexandre Trois !
La France, pour fêter ta grande bienvenue,
Dans la langue des Dieux par ma voix te salue,
Car le poète seul peut tutoyer les rois.

Et Vous, qui près de Lui, Madame, à cette fête...