Voulez-vous en voir un ? Tenez, voilà qu’il passe
Le nez haut et d’un air disant : faites-moi place ! -
Ce n’est plus, comme au temps du sombre roi Louis,
Un jeune homme à panache, aux talons enfouis
Dans de larges houzeaux doublés de brocatelle,
En...

 
Un jour un homme au large et froid cerveau
       Déchaîne les chiens de la guerre,
Leur dit : carnage ! Et lance le troupeau
       Sur l’océan et sur la terre ;

Pour exciter leurs sombres aboîments,
       Tenir leurs gueules haletantes,
Il met en...

 

I

Dans le pays de France aujourd’hui que personne
        Ne peut chez soi rester en paix,
Et que de toutes parts l’ambition bourgeonne
        Sur les crânes les plus épais,
Tout est en mouvement sur la...

 
A quoi servent, grand dieu ! Les leçons de l’histoire
          Pour l’avenir des citoyens,
Et tous les faits notés dans une page noire
          Par la main des historiens,
Si les mêmes excès et les mêmes misères
          Reparaissent dans tous les temps,...

 
On dira qu’à plaisir je m’allume la joue ;
Que mon vers aime à vivre et ramper dans la boue ;
Qu’imitant Diogène au cynique manteau,
Devant tout monument je roule mon tonneau ;
Que j’insulte aux grands noms, et que ma jeune plume
Sur le peuple et les rois...

 
Je m’embarque aujourd’hui sur la plaine brumeuse
         Où le vent souffle, et, sans repos,
Hérisse les crins verts de la vague écumeuse,
         Et bondit sur son large dos.

À travers le brouillard et l’onde qui me mouille,
         Les cent voix du...

 
Autrefois, indigné de voir régner le mal,
Avec l’iambe ardent j’essayai Juvénal,
Et, le poignet armé d’une plume sévère,
Aux noirs excès du temps je déclarai la guerre.
Aujourd’hui, moins rigide et peut-être moins bon,
Je satirise encor, mais sur un autre...

 

I

Un jour que de l’État le vaisseau séculaire,
Fatigué trop longtemps du roulis populaire,
Ouvert de toutes parts, à demi démâté,
Sur une mer d’écueils, sous des cieux sans étoiles,
Au vent de la terreur...

Salut, ô Raphaël ! salut, ô frais génie !
Jeune homme plein de grâce et de sérénité,
En tous lieux où l’on aime et l’on sent la beauté
Que ton nom soit loué, que ta main soit bénie !

Salut, douce candeur à la pâleur unie,
Ovale aux cheveux bruns sur un beau col...

 
Ce qui donne du prix à l’humaine existence,
Ah ! C’est de la beauté le spectacle éternel !
Rien n’égale en splendeur le destin du mortel
Qui peut la contempler dans sa plus pure essence.

Et ce fut là ton sort, bienheureux Raphaël !
Artiste plein d’amour, de...