En l’an du Christ quinze cent treize,
Un jour, la Discorde & le Vent,
Par la Beauce, tout à leur aise
Cheminaient, au soleil levant.
Devisant ensemble ; ils arrivent
Dans la ville de Chartres ; puis,
Après vingt cercles qu’ils décrivent,
Ils prennent...

A cheval & frisé comme un jeune garçon,
César Borgia, le prince au visage impassible,
Sur des hommes vivants, pour tirer à la cible,
S’avance l’arc en main & la trousse à l’arçon.

Les malheureux sont là courbés sous le frisson,
Effarés & fuyant la...

Dans les bois ténébreux de l’infernal empire
Cœnis traîne à pas lents le poids de ses douleurs ;
Elle passe, revient, & jamais un sourire
De son front abattu n’anime les pâleurs.

Vivante, elle eut l’amour du roi des eaux marines,
Puis trahie, elle obtint de son...

A l’époque où le soin de surveiller sa terre
Fait les loisirs d’Horace au magistrat austère,
Quand le soleil tardif, en humeur de chômer,
Délivre son permis de chasse au Sagittaire,
Avec le...

Par un bienfait des destinées,
D'accord avec ma grand’ maman,
J’ai vécu mes jeunes années
Sur le pâtis de l’Isle-Adam.

J’ai poussé dans de l’herbe folle,
Comme un modeste liseron.
Je gaminais, après l’école,
Avec le trèfle & le mouron.

Quand...

Au visage de mon squelette
Voici le loup de velours noir,
Le loup où votre lèvre, un soir.
Mit des parfums de violette.

Par cette antithèse toujours
Je veux me rappeler, madame,
Le vide aimable de votre âme
Et la vanité des amours.

Oh ! je ne me...

Poet: Jean Lahor

L’ombre bleuâtre & claire au milieu des allées,
Comme un long voile plein de taches étoilées,
Cache à peine la terre & flotte avec douceur ;
Le soleil, en rayant la légère épaisseur,

Forme des réseaux d’or où palpitent mes rêves.
Les frênes aux bourgeons...

Descendu de ce monde aux pays ténébreux,
Dante vit de l’Enfer les royaumes rebelles,
Puis, au séjour céleste élevé sur les ailes
De l’âme, il nous en fit le récit merveilleux.

Astre aux puissants rayons, il découvrit aux yeux
Des aveugles humains les choses...

Ce n’est pas seulement de la flamme & de l’air
Qui montent du foyer en légères fumées,
Lorsqu’au rayonnement des bûches allumées
On rêve devant l’âtre où pétille un feu clair.

Ce n’est pas sous le tas des braises consumées
Qu’à la fin les chenets s’en vont...

C’est une heure d’angoisse indicible, que l’heure
Où, las de nos désirs sans cesse démentis,
Nous voulons, maudissant la vie extérieure,
Rentrer dans l’idéal d’où nous étions sortis.

Car, désaccoutumés par notre ingratitude
Des charmes de l’idée & de l’amour...