C'est le premier matin du monde.
Comme une fleur confuse exhalée de la nuit,
Au souffle nouveau qui se lève des ondes,
Un jardin bleu s'épanouit.

Tout s'y confond encore et tout s'y mêle,
Frissons de feuilles, chants d'oiseaux,
Glissements d'ailes,
...

Sur la plage sonore où la mer de Sorrente
Déroule ses flots bleus aux pieds de l'oranger
Il est, près du sentier, sous la haie odorante,
Une pierre petite, étroite, indifférente
Aux pas distraits de l'étranger !

La giroflée y cache un seul nom sous ses gerbes....

Amour, lors que premier ma franchise fut morte,
Combien j'avois perdu encor je ne sçavoy,
Et ne m'advisoy pas, mal sage, que j'avoy
Espousé pour jamais une prison si forte.

Je pensoy me sauver de toy en quelque sorte,
Au fort m'esloignant d'elle ; et maintenant...

Comme un verre intact, avant l'heure
Où le remplira l'échanson,
Au plus léger coup qui l'effleure
Vibre d'un sonore frisson,

Mais pour la fugitive atteinte
N'a plus de soupir cristallin,
Et ne tressaille ni ne tinte
Sans aucun heurt dès qu'il est...

I

Nous nous étions connus tout petits à l'école.
Comme son père était de mon père voisin,
Nous partions tous les deux sac au dos le matin
Nos têtes s'encadraient d'une même auréole.

Dans la rose candeur du sourire enfantin,
Nous étions bons amis. Quand...

Poet: Charles Gill

Toujours tout droit, sans rien regarder, ils cheminent.
Les paysans hargneux de coin les examinent,
Et les enfants poltrons se mettent sur un rang
Pour les voir. Car ces gueux n'ont pas l'air rassurant.
Et pourtant ils ne sont que trois, ces trouble-fête,
Et le plus...

Italie, Italie, ô terre où toutes choses
Frissonnent de soleil, hormis tes méchants vins !
Paradis où l'on trouve avec des lauriers-roses
Des sorbets à la neige et des ballets divins !

Terre où le doux langage est rempli de diphthongues !
Voici qu'on pense à toi,...

La voici donc recluse en cette grotte sombre,
Comme les morts du siècle ensevelis dans l'ombre,
N'y voyant rien du tout des yeux de son esprit,
Que l'amour et la mort de son cher Jésus-Christ.
Ils lui servent tous deux comme d'un double livre,
Dont l'un la fait...

Ce premier jour du mois de may,
Quant de mon lit hors me levay
Environ vers la matinee,
Dedans mon jardin de pensee
Avecques mon cueur seul entray.

Dieu scet s'entrepris fu d'esmay* !
Car en pleurant tout regarday
Destruit d'ennuyeuse gelee,
...

Le premier jour du mois de may
Trouvé me suis en compaignie
Qui estoit, pour dire le vray,
De gracieuseté garnie ;
Et pour oster merencolie
Fut ordonné qu'on choisiroit,
Comme Fortune donneroit,
La fueille plaine de verdure
Ou la fleur pour toute l...