Elle m'avait un jour mon coeur rendu, Non pas rendu, prêté, que dois-je dire ? J'avais mon coeur, et moi fier et de rire Comme d'un don des hauts cieux descendu.
Mais, ô dur prêt, je l'ai brièvement dû, Car tout soudain elle à soi le retire Puis le me geint...
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Viens avec moi, là bas dans la prairie, Toi dont le coeur est pur ; Viens avec moi chercher la rêverie Sous ce beau ciel d'azur. Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même, O ! je t'aime, je t'aime.
La paquerette à l'aurore vermeille A fait...
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Passer ses jours à désirer, Sans trop savoir ce qu'on désire ; Au même instant rire et pleurer, Sans raison de pleurer et sans raison de rire ; Redouter le matin et le soir souhaiter D'avoir toujours droit de se plaindre, Craindre quand on doit se flatter,...
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L'âge d'or précieux Délaissant la terre ronde, Saturne, chassé des cieux, Laissa l'empire du monde.
Et lors ses trois fils, pervers, Avançant leur héritage, Départirent l'univers Chacun selon son partage.
Jupiter eut par hasard Le...
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Dans les jardins mouillés, parmi les vertes branches, Scintille la splendeur des belles roses blanches.
La chenille striée et les noirs moucherons Insultent vainement la neige de leurs fronts : Car, lorsque vient la nuit traînant de larges voiles, Que s'allument au...
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Hiver : la bise se lamente, La neige couvre le verger. Dans nos coeurs aussi, pauvre amante, Il va neiger, il va neiger.
Hier : c'était les soleils jaunes. Hier, c'était encor l'été. C'était l'eau courant sous les aulnes Dans le val de maïs planté. ...
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Le miroir est l'amour, l'âme-soeur de la chambre Où tout d'elle : le lustre en fleur, les bahuts vieux, La statuette au dos de bronze qui se cambre, Se réfléchit en un hymen silencieux.
Car l'amour n'est-ce pas n'être plus seul et n'est-ce Pas se doubler par un...
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Je sais en une église un vitrail merveilleux Où quelque artiste illustre, inspiré des archanges, A peint d'une façon mystique, en robe à franges, Le front nimbé d'un astre, une Sainte aux yeux bleus.
Le soir, l'esprit hanté de rêves nébuleux Et du céleste écho de...
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Loin des bords trop fleuris de Gnide et de Paphos, Effrayé d'un bonheur ennemi du repos, J'allais, nouveau pasteur, aux champs de Syracuse Invoquer dans mes vers la nymphe d'Aréthuse, Lorsque Vénus, du haut des célestes lambris, Sans armes, sans carquois, vint m'amener...
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Nouveau cultivateur, armé d'un aiguillon, L'Amour guide le soc et trace le sillon ; Il presse sous le joug les taureaux qu'il enchaîne. Son bras porte le grain qu'il sème dans la plaine. Levant le front, il crie au monarque des dieux : " Toi, mûris mes moissons, de peur...
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