• VIEILLE HISTOIRE

    Pygmalion avait conçu sa Galatée ;
    En elle projetant son rêve intérieur,
    Il la fit si vivante et parfaite en sa fleur,
    Qu’il l’adora, l’ayant trop tendrement sculptée.

    Pâle, à genoux, buvant cette blancheur lactée
    Dont Aphrodite avait animé la froideur,
    Il la priait, le cœur brûlé par sa splendeur :
    Sa...

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    Soyez grands, soyez forts, soyez victorieux ;
    Soyez aimants, marchez des flammes dans les yeux.
    Soleil, Dieu des clartés, Dieu bon qui les pénètres,
    Verse-leur ton amour brûlant pour tous les êtres.
    – Comme le Ciel bénit la Terre nuit et jour,
    Homme, sur cette femme épanche ton amour ;
    Ô femme, quand sa main entrouvrira tes voiles,
    Qu’il trouve...

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    Ô mon âme, épervier d’Allah, d’un vol altier
    Viens et monte, et planant sur l’univers entier,
    Embrassant d’un regard toutes les créatures,
    Les formes d’autrefois et les formes futures,
    Ces apparitions, des visions d’un jour,
    Qui font trembler les coeurs de terreur ou d’amour,
    Contemple l’océan des effets et des causes,
    Et médite devant le...

  • Astre clair qui là-haut trembles au fond des cieux,
    Quel est le nom, quelle est la forme de tes dieux ?
    Des hommes sont-ils rois de tes troupeaux de bêtes ?
    Lointaine étoile, as-tu tes héros, tes prophètes ?
    Tes fous, tes criminels, et tes sombres damnés,
    Ou tes voyants, tes saints, tes grands hallucinés,
    Cherchant à consoler la détresse des êtres ?
    ...

  • Médite sur la fleur divine du lotus,
    Cette image du monde,
    Sur la fleur au cœur blanc, perçant comme Vénus
    La surface de l’onde.

    Elle étale sa fleur et son calice pur
    ...


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  • La Mélencolia se tient sur une pierre,
    Le visage en sa main, cependant que le soir,
    Triste, comme elle, étend son ombre sur la terre
    Et qu’au loin le soleil s’éteint dans un ciel noir.

    Que bâtit-on près d’elle ? Est-ce un grand monastère
    Pour une foi qui meurt, ou bien quelque manoir
    Dont les canons un jour feront de la poussière ?
    — Le soleil,...

  • Dans une cage de bois blanc,
    Où manquait l’espace à ses ailes,
    On voyait un aigle vivant
    Qui tenait closes ses prunelles ;

    Au-dessus de lui murmuraient,
    Roucoulaient, agitaient leurs têtes,
    Deux colombes qui s’adoraient
    Selon l’usage de ces bêtes.

    Et par instants l’oiseau royal
    Abaissant ses beaux yeux moroses,
    Regardait le couple...

  • Des enfants qui souffraient parce qu’ils étaient nés,
    Des femmes qui mouraient pour les avoir fait naître,
    Des hommes qui criaient comme font les damnés,
    Et qui voulaient la mort afin de ne plus être ;

    Des vieillards qui traînaient, — mornes, abandonnés,
    Le néant dans le cœur, le néant dans la tête, —
    Le long des tristes murs les débris de leur bête :...

  • Morne fatalité, Vieillesse, horreur des yeux,
    O Vieillesse, ironie amère dont les Dieux
    Se plaisent à railler le néant que nous sommes,
    Toi par qui les plus beaux et les meilleurs des hommes
    Sont déchus, dégradés, sont tout chargés de maux,
    Et courbés vers le sol comme des animaux,
    Pourquoi subissons-nous l’horreur de ton outrage ?
    — Dieux du sublime...