Astre clair qui là-haut trembles au fond des cieux,
Quel est le nom, quelle est la forme de tes dieux ?
Des hommes sont-ils rois de tes troupeaux de bêtes ?
Lointaine étoile, as-tu tes héros, tes prophètes ?
Tes fous, tes criminels, et tes sombres damnés,
Ou tes voyants, tes saints, tes grands hallucinés,
Cherchant à consoler la détresse des êtres ?
Tes vivants souffrent-ils du péché des ancêtres ?
Et le soir, éblouit par ta splendeur qui ment,
Prolongent-ils aussi leur misère en s’aimant ?
Tes amants savent-ils au cœur de leur amante
Apaiser l’infini désir qui les tourmente ?
Astre clair, cependant tu souris et tu luis ;
Tu mêles ton mensonge à la douceur des nuits ;
Tu scintilles, pareil aux yeux des bien-aimées,
Malgré tant de douleurs en ton sein renfermées,
Et bien qu’en toi, fruit d’or, fruit merveilleux du ciel,
Le mal se soit glissé comme un ver éternel.
Étoile lointaine
More from Poet
-
Les êtres pour le Sage ont l'aspect de fantômes ;
Vaine agitation de forces et d'atomes,
Un mouvement sans but tourmente l'univers,
Que sans but réfléchit l'eau calme de mes vers. -
Tout est mensonge : aime pourtant,
Aime, rêve et désire encore ;
Présente ton coeur palpitant
À ces blessures qu'il adore.Tout est vanité : crois toujours,
Aime sans fin, désire et rêve ;
Ne reste jamais sans amours,
Souviens-toi que la vie est brève... -
Le sage aime la paix et la douceur des plantes,
Leurs regards féminins et leur sérénité,
Et le sage aime aussi les bêtes nonchalantes
Qui dorment près de lui dans l'immobilité.Le soir, quand il succombe au lourd poids de la vie,
Qu'il est las de penser et de rêver... -
Ô nuit, ô belle nuit, pâle comme sa chair :
Je rêve au passé mort, je rêve au passé clair...Je revois ta chair pâle, et rêve aux heures mortes,
Où notre joie, où notre extase étaient si fortes !Le rossignol des nuits d'alors ne chante plus :
Je songe à tes... -
La nuit splendide et bleue est un paon étoilé
Aux milliers d'yeux brillants comme des étincelles,
Qui fait la roue et marche, ou vole et bat des ailes
Devant ton trône, Allah, à nos regards voilé.