Il dort, le blanc vieillard, dans son manteau vermeil ;
L’Abeille de Sagesse à ses lèvres murmure.
Guerrier depuis longtemps libre de son armure,
De grands ressouvenirs agitent son sommeil.

Il dort environné du royal appareil,
Par les siècles l’ayant gardé sans...

Un Christ en croix, saignant, maigre, pâle, livide.
Il est seul, déserté de tous ; le ciel est vide :
Ce ciel qu’il évoquait d’un regard éperdu :
Ne s’est pas entr’ouvert et n’a rien répondu :
Et ce Christ est-il mort dans l’angoisse suprême,
Ayant douté de nous, de...

Poet: Jean Lahor

La jeunesse en sa fleur première :
L’orgueil farouche du devoir ;
L’impatience de savoir,
Jugeant courte une vie entière ;

Tout ce qui parle de lumière ;
Tout ce qui répugne à déchoir ;
Tout ce qui peut germer d’espoir :
Nous avons tout mis dans la...

Le soleil de juillet flétrit la marguerite
Et pèse lourdement au front du bouton d’or.
La brise au plus profond des bois muets s’abrite :
Le soleil luit toujours, le soleil luit encor !

Dans les prés à demi desséchés, rien ne bouge ;
Pas un bruit n’interrompt le...

Le char de Savitri par le silence noir
Fait poudroyer de feu sa route solennelle.
Au front de l’Imaüs l’Aube tente son aile
Jusqu’au baiser du dieu pleine de nonchaloir.

Savitri créateur, Soleil, vaincu du soir,
A flot va s’épancher le jour de ta prunelle.
Le...

La droite en votre sein, retiré dans la tente
Que forme autour de vous l’eau des nuages noirs,
Vous vous taisez, Seigneur ! votre gloire éclatante
Ne fendra-t-elle plus les sacrés réservoirs ?

Vos ennemis, portant l’orgueil sur leurs visages,
Ne cachent même plus...

Enseveli dans l’herbe verte
Sur la lisière d’un grand bois,
Je recueille, l’oreille ouverte,
Tous les chants et toutes les voix.

Tandis que dans un ciel d’opale
Le soleil rouge disparaît ;
Souvent je penche mon front pâle
Vers le sol noir de la forêt....

Le train stoppa ; c’était la station de Sèvres.

Assis dans mon wagon, la cigarette aux lèvres,
En jetant un regard dehors, je remarquai,
Près de la porte en bois ouverte sur le quai,
Un groupe de trois sœurs vraiment presque pareilles :
Mêmes cheveux au vent...

La femme de Danton, douce même à la mort,
Paisible elle s’est endormie
Comme un lac par un soir sans brise ou dans un port
...

Ma mère, je n’aurai ni l’épouse semblable
A la vigne appuyée au mur de la maison,
Ni les enfants rangés tout autour de la table
Tels que des oliviers dans leur jeune saison.

Béni par le Très-Haut, l’homme simple et robuste
S’accroît et s’enrichit, et ses greniers...